Wilderfeast est un JDR qui a à son centre une mécanique rarement explorée. Sa devise dit tout : on est ce qu’on mange.
Les monstres sont omniprésents à travers l’imaginaire. D’ennemis surnaturels comme Cthulhu à des animaux étranges, ils présentent des reflets des pires aspects de l’homme. L’humanité les a ainsi présentés dans la littérature, mais aussi dans les jeux de rôle.
Le monde originale de Wilderfeast
Parfois sous la forme d’ouvrages dédiés, les bestiaires, les créateurs présentent les monstres, leurs forces, leurs faiblesses ainsi que les récompenses qui viennent avec leur défaite. Certains jeux en font le cœur de leur gameplay, la franchise des Monster Hunter en tête. Et c’est de celle-ci que s’inspire un jeu de rôle en préparation : Wilderfeast.
Dans ce JDR, les rôlistes explorent un continent mystérieux où les hommes ont récemment élu domicile. Ainsi, ces personnes, appelées wilders, sont à la fois des aventuriers et des chefs, ils assurent l’harmonie entre la nature et la jeune humanité dans ce monde post-post apocalyptique.
Appelé la Terre Unique (The One Land), ce super continent est familier et fantastique et la nourriture y est magique. Les monstres qui arpentent ces terres sont toutefois les victimes d’un virus qui les rend violents et destructeurs !
C’est dans ce contexte qu’interviennent les wilders et leurs gigantesques ustensiles de cuisine. Chargés d’arrêter le virus, ils doivent interagir avec les monstres. Si possible, ils les soulagent, sinon ils les chassent et quand ils ne peuvent les sauver, ils les dévorent. Cette pratique fait muter les wilder et est le centre du système de Wilderfeast.
Wilders et monstres, une harmonie de saveur et de mécaniques
Les PJ sont définis par trois aspects culinaires. D’abord, un ustensile anormalement grand pouvant aller des mitaines aux hachoirs, ensuite, une spécialité culinaire comme rôtisseur ou pâtissier, et enfin, une backstory… La nourriture tient une place de choix !
Face à eux, les monstres qui peuplent le continent. Fidèle à ses inspirations, Wilderfeast propose une faune monstrueuse, mais crédible. De ce fait, les créatures du continent s’inspirent des animaux du monde et exagèrent leurs particularités pour répondre à leurs besoins pour survivre dans leur environnement. Oiseaux au plumage d’acier, arachnides qui crachent du feu… n’en sont que des exemples parmi la trentaine qui existe.
Les PJ peuvent acquérir certaines de ces compétences en consommant la chair des créatures. Au fur et à mesure des plats, les wilders cumulent les mutations. Les choix de tous les ingrédients que les personnages utilisent durant cette préparation ont leur importance. Ce Festin constitue aussi une phase de commensalité.
En comparaison, les chasses constituent les phases d’action de Wilderfeast. Elles suivent une mécanique dynamique, à la simple et stratégique. Les combats mettent en valeur les déplacements autour de la cible et le choix des moments pour attaquer, fuir, manger…
Mécaniquement, ces actions sont résolues grâce à un pool de d6 dont le nombre dépend des aptitudes du wilder. Un dernier dé, d8 ou d20, représente l’aspect humain ou monstrueux de l’action. Ce deuxième choix échange les chances de réussite contre la possibilité d’une réussite éclatante. Une approche qui ne manque pas de saveur !
Dans la cuisine des naturons
Actuellement Wilderfeast se prépare à arriver en France grâce à GameOnTabletop. En effet, Don’t Panic Games organise du 08 octobre au 06 novembre 2024 une campagne de financement participative afin de traduire le jeu en français. Une campagne standard, à 10 000 euros d’objectif initial, elle est, à l’heure où nous écrivons ces lignes, parvenue à la moitié de celui-ci.
Rien n’est donc, malheureusement, encore garanti pour cette traduction qui pourtant dégouline de bons gouts. On retrouve un petit peu de l’esprit des sauvageons de Game Of Thrones avec la traduction des wilder en naturons, l’accroche « devenez maître de votre festin », ou encore le terme de « mise en bouche » pour parler de l’extrait gratuit téléchargeable au format PDF sur la page de la campagne.
Ce dernier fait 82 pages. La mise en bouche de Wilderfeast fait office d’introduction au système du jeu, en présentant ses divers aspects. Les règles générales de la résolution, les mécaniques du combat, de l’exploration ainsi que, bien sûr, la cuisine. Elle permet aussi d’apprécier la qualité des illustrations, en particulier celle de la nourriture. Le Fix considère qu’elle reflète le potentiel grandiose du jeu et je ne peux qu’être d’accord.
Les différents paliers du financement incluaient du contenu additionnel pour le jeu dont des versions de certaines recettes à réaliser soi-même. Une idée originale qui n’existe en général que dans les produits tiers pour des jeux plus populaires comme DnD ou l’AdC. Cependant, malgré son objectif initial plutôt bas (10 000 euros), le financement de la traduction a eu un départ poussif.
En effet, le projet a mis du temps à atteindre cette somme. Les premières semaines ont vu peu de souscripteurs. Peut-être le jeu était-il trop différent ou obscur, ou bien était-ce la compétition d’autres projets plus populaires? De nombreux projets sur GameOnTabletop ont échoué durant cette période. Mais heureusement, Wilderfeast n’en fait pas partie! Avec son succès, le jeu sera bien publié et aura la chance de se construire une fanbase. Le temps est peut-être ce qu’il nécessitait avant de pouvoir déployer ses ailes?