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The Witcher : la chasse est ouverte !

JDR The Witcher

The Witcher, une des références de la fantasy depuis le début du XXIe siècle a sa propre adaptation en jeu de rôle. Partez pour vos missions et n’oubliez pas, l’argent pour les monstres, le fer pour les humains !

Malgré ce que l’omniprésence du medieval fantasy peut laisser croire, il s’agit d’un genre littéraire varié. Il existe ainsi le dark fantasy, qui, comme son nom l’indique, est plus sombre que son homologue. Cela se reflète dans le JDR The Witcher.

D’une saga littéraire obscure à un géant de la fantasy

À la base, The Witcher est une saga littéraire répartie entre des nouvelles et des romans. Celle-ci est l’œuvre de l’auteur polonais Andrzej Sapkowski qui l’a commencé en 1986 jusqu’au dernier volet, un roman de 2013. L’origine de l’auteur a son importance, car il va s’inspirer du folklore et de l’histoire de son pays pour peupler l’univers. 

La première nouvelle, l’éponyme The Witcher, est inspirée d’un conte polonais. Le succès de cette première œuvre, en particulier dans l’est du continent européen, conduit l’auteur à écrire des suites tout au long des 2 prochaines décennies. De même, un film sort en Pologne au début des années 2000, bien avant la série Netflix en 2019.

Pour que le reste du monde découvre les aventures de Geralt de Riv, il faudra surtout attendre la trilogie de CD Projekt Red, un développeur polonais aussi, à partir de 2007. Wild Hunt, le troisième volet en particulier, est une référence dans le milieu des jeux vidéo RPG open world en tant que jeu de l’année 2015.

Un monde de fantasy ni blanc ni noir

Mais qu’est-ce qu’un Witcher ? Aussi connu sous le nom de Sorceleur en français, il s’agit d’un individu formé par une des écoles spécialisées à chasser des monstres. A cette fin, encore enfants, ils ont subi des expériences qui ont eu pour effet de les renforcer physiquement, mais à un prix, dont celui de leur fertilité. La paternité trouvée est un des thèmes de l’histoire de Geralt de Riv.

Le monde de la saga polonaise se déroule sur un continent sans nom où se côtoient des races habituelles du genre. Ce sont des hommes, des elfes et des nains avec leurs royaumes, leurs empires et leurs guerres. L’univers se démarque par certains points de ceux dont on a l’habitude dans le medieval fantasy dont une touche de modernité, d’une Renaissance proche, que du moyen-âge.

 On est aussi plus proche de Robert Howard que de Tolkien avec un monde nuancé et gris. Les monstres menacent les villages qui ne peuvent se défendre, mais ils ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Et les sorceleurs eux-mêmes sont plus proches de mercenaires professionnels voire sont des assassins pour certaines écoles que de héros. C’est la dureté de cet univers que tentent de retranscrire les règles du JDR.

The Witcher, le TTRPG

Le jeu de rôle The Witcher est une production de R. Talsorian Games. Annoncé depuis 2015, le jeu ne sortira finalement qu’en 2018. Il est plus centré sur l’univers tel que développé par les jeux vidéo que ceux des livres de base.

R. Talsorian Games n’est pas un nouveau venu dans le monde des jeux de rôle, ils avaient déjà une autre grande gamme quand ils annoncent travailler sur The Witcher : Cyberpunk 2020. C’est d’ailleurs le système de jeu de ce dernier que les Pondsmith adaptent pour l’univers dark fantasy des romans polonais.

Le système de jet

Il s’agit d’un système basé sur l’utilisation d’un dé 10 auquel s’ajoutent des valeurs. Ce sont une caractéristique (1 parmi 9) et une compétence (1 parmi 50) adaptées à la situation. Le tout est comparé à un niveau de difficulté déterminé. D’autres modificateurs peuvent altérer les jets en ajoutant des modificateurs positifs ou négatifs aux jets.

Le jeu possède aussi un système de réussite et d’échec critiques qui peuvent rendre les résultats explosifs. Ainsi, un 10 ou un 1 conduisent à relancer les dés et donc à ajouter ou soustraire les nombres. Les résultats peuvent donc être extrêmes.

Bien que basé sur le jeu de CD Projekt Red, The Witcher ne limite pas le gameplay à forcer les joueurs à endosser le rôle éponyme. Il permet de vivre vos aventures dans d’autres rôles que propose l’univers. Le jeu serait tout de même limité si tout le monde à la table était une variante de Geralt, n’est-ce pas ?

Des personnages variés dans The Witcher

Entre le livre de base et les multiples extensions, The Witcher propose aux joueurs de choisir entre 8 races. Chacune affecte les statistiques du personnage ainsi que la perception des individus d’une autre race autres vis-à-vis de lui. Les sorceleurs constituent mécaniquement une race à part.

La création de personnages passe aussi par l’écriture de son parcours de vie. Le joueur choisit un parcours de vie aléatoirement avec des jets de dés ou parmi les options proposées. Il peut aussi en inventer un.

Le joueur doit ensuite décider d’une profession, une classe pour le personnage. Il y a d’abord un choix entre 11 professions. Les choix proposés vont des classiques comme le barde ou le voleur et d’autres plus rares comme le marchand. La profession de sorceleur est bien sûr réservée à cette race spécifique. Il existe aussi une douzième classe, un poisson d’avril, le paysan !

Deux personnages qui suivent la même profession ne seront pas des copies identiques l’un de l’autre. En particulier, chaque profession possède un arbre de compétences de 3 spécialisations avec chacune 3 niveaux. Il est possible de soit se spécialiser soit s’ouvrir aux autres branches de la carrière choisie. Certaines permettent aussi de se mettre à la magie.

Enfin, chaque personnage est doté d’une somme d’or de départ déterminé par sa profession. Cette somme peut lui permettre de s’acheter un équipement. Le choix d’armes, armures et autres objets est large. Notons d’ailleurs que certaines professions peuvent fabriquer et améliorer des objets selon un système inspiré du jeu vidéo.

Un jeu de niche ?

Cette envie d’adapter le jeu se retourne parfois contre The Witcher cependant. Ainsi, si ces dernières mécaniques sont intéressantes, avec la chasse aux créatures qui est centrale au lore, elles peuvent alourdir le tout. En particulier, la gestion de l’inventaire avec les divers ingrédients codés avec un système de couleur nécessite des astuces personnelles.

Par contre, les combats s’éloignent de cette dimension jeu vidéo. Ils sont, peut-être on ne dira pas simulationnistes malgré des considérations comme la localisation de dégâts, mais mortels. Il suffit parfois d’un coup pour tuer, y compris les PJ ou personnages joueurs, aussi c’est une décision à bien considérer avant de se lancer. Un système de joute verbale favorise le conflit par dialogue.   

Les soins d’ailleurs ne sont pas aussi gratuits que dans un Donjons & Dragons et des séquelles peuvent être définitives. Les sorceleurs ont cependant un avantage physique par leur résistance au poison vu les potions toxiques qu’ils sont les seuls à pouvoir prendre.

En définitive, ces choix de système confèrent une certaine profondeur et complexité à The Witcher tout en ravissant les fans des jeux vidéo dont les personnages ont leurs fiches dans le livre. Mais dns un JDR, ils peuvent être difficiles à gérer pour des novices.

De même, les aficionados de RP qui verront de suite le problème d’équilibre et de répartition des tâches qui découlent des professions. Il trouve bien sûr son public et certaines tables trouveront certainement comment faire son fun de ces règles de jeu.

Une (trop ?) grande dépendance vis-à-vis des jeux vidéo ?  

Malgré cette profondeur et complexité mécanique, R. Talsorian Games, n’a pas arrêté la gamme à ce contenu de base. Ainsi, hormis les extensions, on trouve les DLC. En effet, comme pour son autre jeu Cyberpunk Red, il propose gratuitement des petits ajouts afin d’épaissir les mécaniques par du contenu additionnel sur son site.

Ainsi, on y trouve des guides qui permettent d’insuffler plus de vie aux PNJ et aux environnements que les PJ visitent à travers un travail de fourmi. Le projet est d’ailleurs titanesque puisqu’il vise à permettre de retranscrire fidèlement non seulement l’ambiance, mais tout l’univers The Witcher tel qu’il est présenté dans les jeux de CD Projekt Red.

Ceci n’est pas sans imposer ses limites sur le développement du JDR ! En conséquence, dès juillet 2022, l’éditeur annonce devoir renoncer à certains de ses projets de DLC dont Rodolf’s Guide to Continent. Celui-ci devait servir de gde de référence pour le monde du sorceleur.

Or, ce monde va bientôt connaître un grand bouleversement puisque le studio travaille à présent sur un quatrième volet vidéoludique. Baptisé temporairement Polaris, il va introduire pas mal de nouveaux éléments dans le lore de cet univers.

Cette situation a conduit finalement à l’ultime décision de Talsorian de mettre en pause le développement du JDR The Witcher à partir de juin 2023. Ce hiatus n’a pas de duré délimité pour l’instant et va durer tout du moins jusqu’à la sortie  du jeu.

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