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Shinobigami, la voie des ninjas en JDR

Shinobigami, l'assaut des ninjas!

Shinobigami est un JDR japonais au système bien particulier. Il privilégie aussi les conflits entre les personnages joueurs.

Les créateurs de jeux de rôle puisent dans de nombreuses sources afin de les créer. Les sensibilités et particularités de chaque pays peuvent aussi influencer ces créations, comme il est le cas des jeux du Pays du Soleil Levant, les TRPG.

Un jeu qui s’est infiltré du Japon

Shinobigami — Modern Ninja Battle Tabletop RPG fait partie des rares titres japonais à trouver une traduction et une adaptation officielles en Occident. D’abord publié par Adventure Planning Service dans sa langue d’origine, il avait ensuite eu droit à une traduction non officielle par des fans. Plus tard, un projet Kickstarter a financé la transcription anglaise du livret des règles par Kotodama Heavy Industries. Cette campagne a malheureusement connu des déboires.

Ce jeu de Toishiro Kawashima place les joueurs dans la peau de ninjas en conflit dans un Japon contemporain. En tant que tel, on est moins dans la fidélité historique que dans une vision fantasmée, mais pleinement assurée de ce qu’être un shinobi implique comme dans Naruto ou les romans de Futaro Yamada. Ceci ne veut pas dire que le titre ne s’inspire pas du tout de la réalité.

Créer un ninja dans Shinobigami

Un exemple d’un tel ancrage se trouve au sein du premier choix que les joueurs ont à faire : le Clan d’appartenance de leur ninja. Dans Shinobigami, les shinobis se divisent en 6 groupes plus ou moins structurés appelés Clans. Chacun possède son objectif, sa spécialisation, des techniques inédites ainsi qu’un autre clan contre lequel il a une vieille rivalité.

À titre d’illustration, l’un d’entre eux est l’Armée Shinobi Hasuba. En tant que groupe militarisé descendant de moines soldats équipés d’arquebuse du temps de Nobunaga, il s’est fait une spécialité de la technologie et vise à unifier tous les clans. Cette ambition tend à les opposer aux traditionalistes, les Shin Kurama. Le lore influence grandement sur les Compétences et les Ninpo.

La fiche personnage de Shinobigami se démarque de celles dont les jeux populaires ont pu habituer un rôliste. Au milieu de celui-ci se trouve un tableau regroupant la liste des 66 compétences dans le jeu : la Skill Matrix. Les PJ commencent en général avec 6 d’entre elles que le joueur aura encadrées.

Lorsque la situation le nécessite, le PJ doit tester une compétence sur cette matrice. À condition d’avoir la bonne compétence, il doit faire au moins 5 sur un jet 2d6, autrement, on assiste à une substitution de compétence. Cette mécanique permet à un ninja de remplacer la compétence nécessaire par une autre qu’il possède au prix d’un malus sur son jet.

Les Ninpos et l’Oghi sont à peu près similaires aux sorts dans les autres JDR. Divisés entre l’attaque, le support ou l’équipement, ils ont des effets spécifiques qui peuvent s’utiliser en combat ou dans d’autres situations. Sa combinaison de ninpos détermine l’individualité d’un personnage dans Shinobigami, que ce soit en pratique ou en esthétique.

Action, narration et mécaniques de Shinobigami

Ce jeu synchronise ces deux aspects. Il donne pratiquement les pleins pouvoirs aux joueurs sur ce point. D’abord, en leur permettant de décider de quelle compétence correspond le mieux à leur style de combat. Ainsi, il peut tout aussi bien dire qu’il utilise des lames, ses cheveux ou encore fait appel à des esprits pour le combat rapproché.

Shinobigami se joue de manière très structurée, une session se divise en cycles et un cycle en scènes. Chaque joueur a droit à une scène dont il est le personnage principal au cours d’un cycle. En plus de décider si elle doit être dramatique ou de combat, le participant choisit aussi le lieu, le temps et les participants.

Au terme d’une scène, un PJ peut gagner différentes récompenses. Ici, pas de trésor, pas d’expérience, les ninjas obtiennent surtout des informations. Les secrets et les contacts constituent le cœur de l’économie dans ce RPG et ils dévoilent les ténèbres du scénario dans une ultime scène de combat : le Climax.

À la différence des autres conflits entre personnages, le Climax ne s’arrête pas à une simple escarmouche. Si jusque là le combat s’arrêtait au premier sang versé, dans cette scène finale, il continue jusqu’à ce qu’un camp gagne la lutte. Elle peut durer plus ou moins longtemps suivant les techniques des participants.

Un jeu différent, mais facile à apprendre

Shinobigami peut se jouer de différentes façons. S’il peut fonctionner comme un JDR classique, où les PJ coopèrent au cours d’une mission, ses mécaniques basées sur l’information et le secret ainsi que les relations entre les personnages, PJ comme PNJ, se prêtent aussi bien à la rivalité, voire le PVP. Le roleplay ne s’arrête pas pendant les combats.

De par sa nature atypique, Shinobigami peut dérouter les rôlistes habitués aux jeux du style de DnD. Heureusement, son livret inclut une des bonnes traditions des TRPG : un exemple complet de partie. Constituant près de la moitié de l’ouvrage, il relate quasiment dans le détail une session entre le créateur du jeu et ses collègues et amis.

De quoi peut-être donner envie de le tester vous-même pendant les vacances. Nous lui avons donner sa chance, retrouvez l’actual play prochainement sur jeuxderole.com après celui de Moonlight on Roseville Beach.

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