Sexe et JDR, un sujet chaud et inévitable. Cette combinaison intéressante pose souvent problèmes aux rôlistes, y compris les vétérans.
Dans le cadre des parties de jeu de rôle, les participants ont l’occasion de vivre des scénarios divers. Si l’image populaire se représente des aventures palpitantes, en général dans un cadre médiéval fantastique, il peut aussi amener des situations plus coquines.
Un sujet tabou à la table ?
Les scènes d’interactions sociales en sont souvent la source. Les fiches personnages s’effacent presque, les PJ deviennent des extensions des joueurs tandis qu’ils interagissent entre eux et avec les PNJ autrement qu’à travers les jets de dé. Et ces moments de JDR peuvent amener à différentes actions, dont le sexe.
En soi, ceci n’a rien de surprenant, les relations intimes font partie des pratiques possibles entre les humains au sein d’une société. D’ailleurs, d’un point de vue biologique, chaque individu est le fruit d’une telle union entre deux autres. Cependant, elle est entourée d’un certain aura, la rendant délicate, parfois tabou à aborder en discussion, y compris dans le cadre d’un jeu de rôle.
Et c’est pour cela qu’ils sont en conséquence plutôt rares. Même si le sujet du sexe est évoqué en JDR, c’est souvent dans le cadre de blagues entre rôlistes. Mais parfois, il semble le développement naturel des choses. D’une soirée trop arrosée in-game (ou à la table) lors d’une partie de Swyvers, de FATAL, ou encore d’un élan de romantisme d’un ou plusieurs joueur(s) de Castles in the Air, par exemple, les scènes s’enchaînent poussant alors tout le monde dans l’embarras.
Comment concilier le sexe et le JDR ?
Dire NON !
Les yeux se tournent alors souvent vers le meneur. Comment gérer dans ce cas ? La première option, la plus simple, est de refuser simplement de jouer la scène. Option la plus safe, elle respecte les zones de confort traditionnelles, à défaut tout de même de ne pas être une réaction satisfaisante.
C’est en particulier le cas si le joueur donnait une valeur particulière à cette interaction. Ceci pour diverses raisons sérieuses hormis le simple désir d’évoquer le plaisir charnel. Sur le plan personnel, par exemple, il tient à explorer sa sexualité en profitant de la sécurité de la fantaisie.
Et c’est un fait dont les créateurs de JDR sont conscients puisque des jeux mettent en avant cet aspect du sexe d’une manière ou d’une autre. Thirsty Sword Lesbians, Monsterheart,… pour ne citer qu’eux reposent sur cette idée.
Mais ils viennent aussi en aide aux meneurs de jeu sur la manière de faire afin de pouvoir dire « oui » aux joueurs qui veulent intégrer la sensualité dans la narration. Pour cela, ils introduisent des outils et directives pour garantir une bonne expérience pour tous les participants.
Avant le sexe dans le JDR : discuter et s’équiper
D’une part, ils conseillent de soulever la question avant même d’avoir lancé la partie. En plus de discuter du jeu et de son ambiance, réfléchir aux rôles des PJ, ces titres invitent aussi les participants à remplir des fiches avec les limites des sensibilités de chacun pour le JDR avec des indications sur les phobies, la violence et le sexe. Une carte X permet de servir d’échappatoire en cas d’urgence.
Une initiative qui fait hurler une partie de la vieille garde des jeux de rôles. Mais le fait est qu’avec des sujets aussi délicats, la chance d’être avec le bon groupe pour partager ce genre de moment est faible. La multitude de mésaventures dont les joueurs témoignent sur Internet en témoigne.
Mener une scène de sexe, de la subtilité…
Et d’autre part, ils indiquent aussi comment mener une scène de sexe dans un JDR, ceci au moyen de différents degrés. La plus simple étant de voiler l’évènement grâce à un fondu au noir, comme on le ferait au cinéma. Les participants évoquent les interactions essentielles qui précèdent l’acte, puis coupent vers la scène suivante à l’instant où l’action commence.
Le degré au-dessus consiste à évoquer le déroulement de l’acte en hors champ. C’est-à-dire que le meneur va passer à une autre scène, mais qui se déroule en parallèle de l’acte sexuel dont les autres PJ entendent, voient ou constatent les signes. Le bruit des meubles, les voix… un exercice qui invite le meneur à décrire autrement qu’avec une représentation directe.
… À l’audace
D’ailleurs, oser la jouer ouvertement est l’option la moins évidente d’entre tous. En plus de l’audace, de la capacité à vraiment séparer la réalité de la fiction, elle requiert une parfaite confiance entre les participants. Ceci dans le but d’approcher sérieusement la question et de l’intégrer à la narration.
Mais parfois, il suffit tout simplement un grain de folie ! Si tout le monde est dans l’ambiance, tous peuvent rire des actions et de la scène. Ces histoires prouvent que mélanger sexe et JDR peut conduire à des moments mémorables entre amis.