Scurvy Buggers est un jeu de rôle qui embarque les joueurs à l’Âge d’Or de la piraterie. Il est un trésor de simplicité.
L’inspiration originale des jeux de rôle, et celle qui est toujours la plus répandue réside dans la médiéval fantasy. Cependant, avec les temps, d’autres périodes ou d’autres genres de fiction ont fait rouler les dés. La cape, l’épée et les hautes mers font partie de cette vague.
Scurvy Buggers, un jeu sur l’Âge d’Or de la piraterie
Hormis les modules de Donjons & Dragons axés sur la piraterie, des jeux spécialisés ont vu le jour. Après Le Secret de la Septième Mer ou encore Pirate Börg, c’est au tour de Scurvy Buggers d’aborder les tables de jeu. Un assaut qui promet de se solder par une réussite à en juger par sa campagne de financement participatif.
Dans ce jeu, point d’univers de fantasy. À la place, les créateurs de 9 th Level ont opté pour une période charnière dans l’histoire de la piraterie. Elle va de la fin du XVIIe au début XVIIe siècle. On le connait sous le nom de l’Âge d’Or de la piraterie. En effet, en raison du contexte historique, celle de la colonisation du Nouveau Monde, les forbans règnent sur les mers en attaquant les vaisseaux chargés de trésors.
C’est aussi une période de légendes vivantes. Des figures désormais mythiques et littéraires ont marqué ces années telles que Sir Henry Morgan, Black Bart, ou encore Barbe Noire. C’est là la vision idéalisée de la piraterie que Scurvy Buggers tente de transmettre.
Ici, pas de scorbut ou de nécessité de manger ses bottes. On est plus proche des nakamas de Luffy que de l’équipage qu’affronte Kane dans La Flamme Bleue de la Vengeance. Les joueurs incarnent plus que des membres d’un même équipage. Le thème est celui de la famille trouvée.
Les PJ, un équipage complet
Celle-ci marque avant tout leur unité au travers d’un symbole de ralliement, le Jolly Roger inédit du groupe. Plus qu’un choix esthétique, il a une importance à la fois narrative et mécanique puisqu’il reflète l’idéal de l’équipage. Que ce dernier soit l’aventure, l’or ou juste le divertissement, y adhérer ou non influence sur le résultat de l’action des PJ.
Les personnages joueurs se répartissent comme une troupe dans une pièce de théâtre. C’est-à-dire, plus que des rôles individuels, ils répondent à des archétypes qui permettent de leur définir un moule suffisamment délimité pour les classifier. Mais aussi assez souple pour que les joueurs puissent se les approprier.
Dans Scurvy Buggers, les auteurs ont repris les légendes de la piraterie de l’Âge d’Or pour exemplifier ces archétypes. Ainsi, sur la page du financement, ils en présentent 4. Ce sont Genteel avec Stede Bonnet, Dauntless avec Anne Bonny, Menace avec Edward Teach et Stalwart avec Charles Vane.
Chacun a une personnalité unique avec ses spécialités en accord avec son tempérament. De ce fait, le Genteel est plus un leader charismatique qu’un combattant, à l’opposé de la Menace. Roleplay et mécanique se concertent de cette manière sur la fiche personnage, en utilisant aussi différents dés.
Le système Polymorph à la barre de Scurvy Buggers
En effet, c’est là la particularité du système employé par Scurvy Buggers. Il s’agit d’un jeu propulsé par Polymorph, un parent éloigné du système Apocalypse. Plus un ensemble de mécaniques inédites à ces créateurs, 9 th Level, qu’un jeu à part entière, il a sérieusement attiré l’attention du public des ENnies en 2020 avec une double nomination.
Ceci s’explique de par sa simplicité, puisque ces mécaniques ne nécessitent pas du tout de mathématiques. Il s’adresse donc plus facilement à un large éventail de joueurs, en particulier les débutants et ceux cherchant une expérience plus narrative et fluide.
C’est ici que les différents dés rentrent en jeu : à chaque polyèdre correspond un style de jeu différent, comme c’est le cas avec les archétypes de Scurvy Buggers. Au besoin, le joueur n’a besoin de jeter que ce seul dé pour parvenir à une résolution, sauf existence de règles spécifiques au jeu.
Avec une telle méthode, il est évident que Polymorph ne repose pas sur la mécanique classique où un joueur doit faire plus ou moins un seuil de réussite. À la place, ce jet est comparé à une table de valeurs unique qui dit que telle action est validée. Le jeu profite des différences de probabilité des différents dés pour simuler leurs différents styles.
Ce système est polyvalent et si avec Scurvy Buggers il explore à la fois la cape et l’épée ainsi que les relations entre les personnages, il fonctionne aussi pour d’autres jeux. Maze, par exemple, pour lequel il a été nominé en 2020 propose plutôt l’expérience du dungeon crawl OSR.