Red Borg, un nouveau JDR arrive le mois prochain. Mêlant deux univers très particuliers, c’est un jeu avec énormément de personnalité.
Les créateurs de tous les domaines artistiques trouvent des inspirations dans différentes sources, y compris les plus improbables. En dehors des mythes, des œuvres littéraires ou cinématographiques, on trouve aussi l’Histoire. Ses grands moments dépassent parfois la fiction.
Un JDR Révolutionnaire
Ainsi, on trouve des JDR, ou au moins des modules qui simulent ou qui s’inspirent de toutes les périodes chronologiques. De Lex Arcana pour l’Empire romain, en passant par la Peste Noire avec Memento Mori, ou encore le XX siècle et au-delà avec les gammes de l’Appel de Cthulhu, les rôlistes ont le choix. Certains points de vue sont cependant plus rares, comme celui de Red Borg.
En effet, comme Night Witches, il sort des chemins habituels de l’angle occidental pour celui de l’Est Rouge. Si le premier plaçait les joueurs dans la peau des femmes pilotes russes de la Seconde Guerre mondiale, celui-ci fait des révolutionnaires rouges les protagonistes de ses histoires.
Red Borg dépeint un univers plutôt sombre, froid et dystopique. Le monde y est dirigé par un petit groupe de dirigeants absolus. Cette élite, constituée des grands propriétaires, des politiciens et autres bureaucrates, mène la population d’une main de fer. Tous ceux qui s’y opposent sont bonnement et simplement tués.
En dessous d’eux, la classe serville travaille dans le but de survivre ou sert de chair à canon au front en cas de guerre. Les personnages joueurs n’y sont donc quasiment personne, ce sont des « nobody » face aux leaders du pays. D’où le thème principal, celui de la Révolution !
Une grande liberté narrative
Red Borg est conçu pour être un jeu de rôle pour visiter ce genre de scénarios à travers différents aspects. Les rôlistes endossent le rôle d’acteurs divers dans ceux-ci, avec pour seul point commun qu’ils soient tous des agents du changement qui se lèvent en opposition au régime en place.
L’éventail d’histoires qu’il peut raconter est large. Comme le montre son pitch de base, mais aussi toute son imagerie et ses références, on peut l’utiliser pour rejouer les grandes Révolutions de l’Histoire. Alternativement, il fonctionne aussi pour les possibles révolutions du futur. Certains des scénarios de base inclus dans le livret l’illustrent: ils vont jusque dans l’espace.
Au niveau du gameplay donc, on peut retrouver de tous les styles de jeu. Depuis des campagnes centrées sur l’espionnage en milieu urbain à des missions en one-shot remplies d’action, Red Borg s’adapte à toutes les tables. Pour cela, il laisse les joueurs s’approprier son univers. Il se contente simplement d’établir une atmosphère en présentant des idées de lieux et de personnages.
En ce sens, on pourrait penser qu’il se rapproche de Blades in the Dark ou encore Tomorrow City de par son monde imparfait où les joueurs incarnent des acteurs plus que compétents. Pourtant, son système est bien différent et il le porte dans son nom. En effet, comme Pirate Borg, il est un héritier du jeu Mörk Borg.
Red Borg, un excellent Mörk Borg italien
Bien que de la même famille que celui-ci, il n’en est pas dépendant, merci à la licence libre qui le régit. Ainsi, tout l’essentiel pour jouer à Red Borg se trouve dans les pages de son livret A5. Ils ne sont par ailleurs pas très compliqués comme on peut l’attendre d’un système né du célèbre jeu.
De ce que présente le quickstart, offert gratuitement sur la page de financement, il s’agit d’un système de D20+caractéristiques contre un niveau de difficulté (DR). L’objectif est de faire plus que ce dernier. Les règles d’initiatives, de PV et de combat tiennent en une dizaine de pages et sont suivies d’un scénario d’introduction.
La présentation de Red Borg fait partie de ses points forts. En effet, si comme tous les jeux de la famille Mörk Borg il met l’accent sur un visuel très ancré dans son thème, il en fait ici quelque chose d’à la fois très pratique et intéressant.
La mise en page respire l’affiche de propagande communiste tout ne sacrifiant pas la lisibilité. Ce point était souvent reproché à ses aînés. Par conséquent, les éditeurs devaient proposer une version « lisible » de leur livret sans tout le travail de mise en forme.
C’est un livret qui a fait ses devoirs d’Histoire puisque le créateur principal du projet, Marco Maragoni, a d’ailleurs un diplôme d’études supérieures en la matière. Et il ne s’agit pas de sa seule passion puisqu’il travaille aussi énormément dans le monde du JDR.
Red Borg n’est pas un cas isolé dans une tendance qui semble se préciser sur le vieux continent. En effet, il semble, qu’après la Suède, ce soit au tour de l’Italie de faire connaître au monde sa communauté de rôlistes. C’est aussi le pays d’origine du jeu de l’année 2023, Fabula Ultima.