Avec la présentation du Monster Manual, le trio des ouvrages essentiels de DnD 2024 est complet. Et il fait de grandes promesses !
Depuis le mercredi 08 janvier 2025, Wizards of the Coast a commencé à dévoiler le dernier des livres de base de l’édition mise à jour de la 5e de Donjons & Dragons. Le bestiaire tant attendu dévoile progressivement son contenu.
Plus que des statsblock : des créatures dans un environnement défini
Après le duo livrets de joueur et de meneur de DnD 2024, les rôlistes attendaient avec impatience le Monster Manual. En effet, si la commu a majoritairement accueilli à bras ouverts les changements pour approfondir les options proposées aux PJ, elle se retrouvait face à un problème. Ainsi, elle constatait que les monstres ne suivaient pas le powercreep et ne présentaient plus de cohérence avec les nouvelles mécaniques.
La version de 2014 était largement condamnée du fait de ses défauts qui en faisaient un livre optionnel auxquels les fans préféraient le contenu homebrew. Et ce nouveau bestiaire semble avoir appris de cette décennie et des idées proposées par les fans. Si les interviews ne citent pas les inspirations, les indices sont là : MCDM et la 4e édition sont passés.
Rien ne montre cela plus que la présentation des créatures dans le Monster Manual DnD 2024. Celui-ci les reconsidère comme des entités faisant partie d’un univers et des PNJ à part entière. En dehors des conseils aux MJ pour jouer la créature, pour simuler un comportement naturel, je pense ici notamment à une remarque des auteurs qui suppose qu’ils se sont rappelé l’option diplomatique. Les réactions et les loots listés pour les ennemis tiennent à présent compte du dialogue avec les PJ.
La variété comme mot d’ordre dans ce bestiaire
La variété tient aussi une place centrale dans cet ouvrage. Numériquement, l’interview laisse supposer environ 500 créatures au total réparties entre les différents types et niveaux de difficulté. Le but étant donc que les MJ aient à leur disposition des options à foison : une hiérarchie complète de vampires, des alternatives moins puissantes aux liches et aux deathknights…
Ces variations ne se limitent pas à changer les PV et les dégâts, mais à prendre un concept qui unifie ces créatures pour les adapter en conséquence. Dans l’interview, ils prennent l’exemple des vampires. Pour eux, il s’agit de créatures difficiles à attraper et à tuer : les plus faibles pourront donc s’enfuir sans provoquer d’attaques d’opportunité tandis que d’autres, plus dangereux, pourront voler. On peut supposer que certains causeront des dégâts sur leur passage ou plus.
Le Monster Manual de DnD 2024 a aussi apporté des changements à certaines créatures pour les rendre plus intéressantes. Au niveau de leur classification, par exemple, les designers sont revenus sur la nature « humanoïde » des certains comme les gnolls, à présent considérés comme des démons.
Comme pour les vampires, ces créatures sont douées d’organisation. En conséquence, le bestiaire développe une structure en supposant des interactions et des synergies entre les différents membres d’un groupe. On note d’ailleurs ceux-ci dans l’illustration qui a été affichée durant l’interview.
Les illustrations des créatures du Monster Manual de DnD 2024
Je voudrais d’ailleurs m’attarder un peu sur celles-ci. En effet, j’admire leur dynamisme, elles remplissent un nouveau rôle : celui de retranscrire la vie des créatures en présentant les dangers et donc les aventures qu’elles proposent. Sur les images du Monster Manual, en comparaison au manuel du joueur de DnD 2024, on trouve des aventuriers surpris, parfois même en périls. Un esprit disparu de la 5e et déploré par certains comme Esper the Bard.
Une touche de dark fantasy est aussi revenue dans certaines des illustrations. Parmi celles qui m’ont marqué, je note un dragon qui décime une armée avec son souffle, les silhouettes carbonisées encore visibles dans les flammes, les carnages causés par l’armée du deathknight sur le village en arrière-plan ou encore le clair-obscur qui accentue l’effet dramatique du clerc qui se défend des spectres.
Malheureusement, rien n’est parfait. Et il faut reconnaître que les images semblent inégales dans ce Monster Manual de DnD 2024. Sur le style, bien sûr : certains sont réalistes à la Alex Ross, avec une ambiance gothique, tandis que d’autres ressemblent à des créatures issues de cartes Yugioh ou de My Little Poney. Des goûts et des couleurs… Chacun y trouve son compte. Toutefois, ceci se retrouve aussi au niveau de la qualité. Et une poignée d’illustrations qu’ils ont montrées rappellent des images de synthèse des débuts du siècle.
Des doutes autour du Monster Manual de DnD 2024 : du woke…
Certains rôlistes crient aussi au scandale par rapport au « wokisme » de DnD 2024 et son inclusion de monstres genrés dans le Monster Manual. Dryades et guenaudes existent à présent dans des versions masculines, il introduit aussi les satyres féminins, tandis que les incubes et succubes sont à présent deux créatures différentes qui existent pour les deux sexes.
Il s’agit là d’entorses à la mythologie, certes, mais qui ne me dérangent pas spécialement. Après tout, si d’un côté Donjons & Dragons continue de représenter la gorgone comme un taureau d’airain, d’un autre, il a enfin pris la peine de faire du gobelin une fée dans ce Monster Manual de DnD 2024.
… et des incertitudes mécaniques
Ce type de changement invalide toutefois certaines interactions. « Immobilisation de personne » et les autres sorts du même genre dépendants du type de la cible ne fonctionnent plus sur ces créatures. Et la supposée complexité du calcul derrière l’équilibrage des CR ne permet plus d’inclure des règles pour créer des créatures. Ainsi, comme dans le DMG, on conseille plutôt de prendre ceux déjà présents pour les modifier.
L’interview met aussi l’accent sur les nouvelles présentations des fiches des créatures. On y vantait notamment leur accessibilité pour que le meneur s’y retrouve mieux. Toutefois, aucune n’a fait d’apparition à l’écran pour justifier ces propos.
Leur nombre laisse aussi planer un doute. S’il y a vraiment 500 créatures dans ce Monster Manual, alors ça suppose près de 200 nouvelles pour DnD 2024. Or, certains vidéastes en mentionnent plutôt quelques dizaines. L’inclusion de monstres venus d’extensions comme les guides de Volo et Mordenkainen, ainsi que les critères qui qualifient une créature comme nouvelle, pourraient expliquer ces désaccords.
Malgré ces incertitudes, ce bestiaire semble avoir convaincu les rôlistes. D’autres vidéos sortent encore progressivement pour mettre la lumière sur les nouveautés, et pas seulement sur la chaîne officielle de DnD, mais aussi du côté des influenceurs.