Mener un one-shot présente son lot d’avantages et de challenges pour les maîtres de jeu. Il s’agit, dans tous les cas, d’une expérience intéressante.
Quand on se figure la dichotomie jeu de rôle / jeu de plateau, l’une des comparaisons réside dans la durée des parties. En effet, même si le second peut emprunter des concepts, tel le dungeon crawl (Karak), au premier, une partie s’y boucle en entier en quelques heures. Par opposition, un JDR nécessite plusieurs sessions sur des semaines, des mois voire des années!
Pourquoi mener un one-shot?
Cependant, ce n’est pas une vérité absolue. Si le style de jeu en campagne est le plus présent dans l’imagerie populaire, il existe une autre manière de mener un jeu de rôle, les one-shot. Les one-shot ne nécessitent qu’une seule session là où les campagnes prennent plusieurs sessions afin de se conclure.
Juger lequel des deux manières de jouer est le meilleur est vain. D’une part parce qu’il s’agit d’abord d’une question de préférences personnelles. Ainsi, certains préfèreront la nature expéditive des one-shot à l’investissement sur le long terme des campagnes, et vice-versa, par exemple.
Mais, d’autre part, et peut-être plus objectivement, mener un one-shot ou une campagne ne présente pas les mêmes intérêts. Ce premier se prépare et se lance plus facilement, rapidement que son homologue. Il est donc plus adapté pour un groupe pressé ou limité par le temps (envie soudaine, ami de passage,…) pour qui une campagne couperait court par manque de participants.
Jouer un one-shot, en solitaire ou en groupe, est aussi un bon moyen pour découvrir l’univers ou les mécaniques d’un JDR. C’est aussi la raison pour laquelle les kits d’initiation ou les guides de meneurs en proposent une ou deux. Les néophytes peuvent de suite faire leurs armes.
La simplicité fait aussi partie des avantages de ce genre de scénarios. Ainsi, les grandes communautés de rôlistes entretiennent généralement une bibliothèque de titres, payants ou gratuits. Les Gardiens peuvent, par exemple, trouver celle de l’Appel de Cthulhu, le Miskatonic Repository sur DriveThruRPG.
La préparation de la session
Cependant, l’un des attraits du jeu de rôle reste de créer soi-même ses propres univers, histoires, mondes et non pas seulement exploiter ceux du commerce. Et préparer un one-shot à mener peut se faire en à peine quelques heures à quelques jours. Cette durée est en fonction de la complexité du scénario, de l’habitude et de l’investissement du meneur.
Un bon départ, c’est déjà de s’imposer de base que cette intrigue doit pouvoir se boucler en quelques heures. De grandes lignes (et non des rails, ceci reste un JDR, après tout) pour le début, le développement et la fin de l’intrigue ainsi que les acteurs importants font une bonne base. C’est sur cette structure que le meneur doit construire.
Au cœur de celle-ci se trouve un élément qui constitue le cœur de l’intrigue. Un mystère autour de la ville d’Arkham pour un scénario d’horreur, une chasse à l’homme pour un Western ou Cowboy Bebop, ou tout simplement, un petit donjon font de parfaits exemples de one-shot à mener.
Ensuite vient une force antagoniste avec un objectif clair et en opposition avec les PJ. Elle est plus définie que les autres puissances en jeu dans le cas du one-shot. Ce dernier se conclue par sa victoire ou sa défaite, c’est la ligne d’arrivée.
Enfin, il faut un point de départ pour les joueurs. Il s’agit une entrée au cœur de l’action, d’un moment clé donne de l’élan à l’intrigue. Elle permet de directement caractériser les personnages et de faire avancer l’histoire sans passer par les besoins d’une scène d’introduction ou de présentation de l’équipe.
Bien choisir son système
Tout comme les styles de jeu ont leurs avantages et leurs fans, ils ont aussi des systèmes de jeu plus appropriés. En théorie, rien n’empêche d’utiliser n’importe quel système afin de mener un one-shot, du moment que l’on maîtrise les règles. Cependant, voici quelques-uns qui présentent des forces uniques.
Les jeux PbtA avec des règles simples, la narration partagée et l’improvisation à leur cœur font de parfait candidats. Horrifique d’Acritarche en particulier a été conçu dans l’unique but d’être un jdr d’horreur qui se lance sans préparation avec 1 à 5 participants. Tout le matériel tient dans la boîte du jeu.
Les jeux narratifs ne sont pas le choix de tout le monde. Pour du dungeon crawl dans un monde de fantasy, ce sont plutôt les jeux OSR qui se prêtent mieux à l’exercice. EZD6 ou encore Cairn ont gagné leurs lettres d’or dans cette communauté car ils s’apprennent, se jouent et se mènent aisément et rapidement.
La liste est encore longue, mais on pourrait aussi compter tout jeu tournant sur le système de Chaosium ou de l’éditeur Osprey, le jeu parodique Eat the Reich, et bien d’autres. Mener un one-shot, c’est s’ouvrir à de nouveaux mondes.