Memento Mori est un jeu de rôle dark fantasy qui sort cette année. Ce titre innove dans ses systèmes afin mettre en avant ses mécaniques.
Le nouvel âge d’or des jeux de rôle depuis le début des années 2010 a petit à petit diversifié les systèmes existants. La multiplication des éditeurs, la vulgarisation du financement participatif, la multiplication des théories par les créateurs sur les forums et, dans une certaine mesure, les déboires d’Hasbro ont poussé à varier les jeux.
Memento Mori, le nouveau projet de Two Little Mice
En effet, chaque année, de nouveaux projets voient le jour. Si beaucoup s’aventurent en terrain connu, mais en apportant leur petite touche personnelle, d’autres expérimentent de nouvelles mécaniques. Un exercice auquel le jeune éditeur italien Two Little Mice joue avec ses productions, dont ce dernier en date : Memento Mori.
Ce JDR prend pour toile de fond l’Europe du XIVe siècle, en 1347, en pleine période de la Peste Noire. Cette grave épidémie va coûter la vie à un tiers de la population du Vieux Continent. Cependant, certains diffèrent du reste, malgré la maladie qui les ronge, ils continuent de s’accrocher : les Drifters.
Les personnages joueurs font partie de ce groupe. Déterminés à réaliser leurs rêves, le destin leur offre une opportunité afin de les atteindre à travers des dons. Cependant, ce pouvoir vient à un prix et le sort est inéluctable. Memento Mori : au final, la mort attend les Drifters.
Le drame des Drifters
Comme son pitch le laisse supposer, ce JDR est très sombre. De par son ambiance d’abord, une Europe ravagée par la maladie et les monstres. Par conséquent, la mort y est omniprésente. Une situation magnifiquement représentée par les illustrations en noir et blanc de l’artiste.
Ensuite viennent les thématiques principales du jeu : celle de la corruption, de l’espoir et du désespoir. Le destin des Drifter est dramatique, ils avancent inexorablement vers la mort, mais grâce à leurs pouvoirs ils peuvent accomplir de grandes choses. Ces éléments font le cœur des mécaniques de Memento Mori.
D’une base mécanique simple…
Sur le plan du jeu, la page Backerit donne un aperçu des bases de la mécanique, ainsi qu’un lien vers le quickstart. Il fonctionne suivant un système de résolution à dice pool. Quand la situation le demande, le joueur compte le nombre de dés qu’il doit utiliser. Il rassemble cette poignée de d6, la jette et interprète les résultats. C’est ici que le système de corruption a son importance.
Sur la fiche personnage de Memento Mori, des éléments comme le nom du personnage, ses liens, ses atouts… ont des cases blanches. Une case similaire, mais noire, se trouve au milieu sous une coupe. Elle représente la corruption de départ du personnage.
Le dice pool compte un nombre minimum de dés égal à la caractéristique employée, représentée par un organe et Blood. D’autres éléments comme les liens ou les vertus peuvent aussi ajouter à ce nombre. Le but est d’obtenir un maximum de réussites (un 6) en comparaison du niveau de difficulté.
… à la subtilité de la corruption dans Memento Mori
Toutefois, quand le joueur emploie une des cases noircies de sa fiche, le dé correspondant est noir. Il lance toujours au moins un dé noir en raison de la caractéristique Blood. Quand ce dé donne un 6, il compte pour 3 réussites, mais en retour, le joueur doit noircir une autre case. C’est ainsi que Memento Mori interprète la corruption.
Ces changements ont un impact narratif et mécanique. Tandis que le Drifter se corrompt de plus en plus, il commence à changer et à se perdre. Le livre final contiendra sûrement plus de règles, mais par exemple, la première corruption du nom fait perdre son épithète au PJ et le remplace par un reflet de son nouveau don. À la deuxième corruption, il perd son nom de baptême et l’oublie.
Plus un personnage est corrompu, plus il gagne de dés noirs. Il augmente ses chances de réussite, ses dons et la vitesse à laquelle il se corrompt. Donc, il précipite aussi sa fin. En effet, quand toutes les cases sont cochées, le Drifter est consumé par les ténèbres. Au terme d’une dernière scène marquante, il devient un PNJ qui rejoint l’autre monde qui existe, l’Au-delà du Voile.
L’aperçu que donne Two Little Mice de Memento Mori a de quoi attirer l’attention. Par ailleurs, il inclut un scénario de départ, avec quatre personnages prétirés. Plutôt qu’un one-shot, il doit prendre 5 à 7 sessions, durée normale d’une campagne du jeu, selon les estimations des auteurs. De quoi patienter en attendant la sortie du jeu complet avec des règles plus complètes, son bestiaire, son écran et d’autres bonus.