Les changements existent dans Donjons & Dragons qui a bien évolué avec son temps. Voici un retour historique des transformations les plus notables dans le jeu.
La marque au dragon rouge a été le premier des jeux de rôle. Inventé par Gary Gygax en 1974, il a connu et connaît depuis un demi-siècle des modifications en fonction des auteurs, des retours des joueurs et du contexte global.
D&D et la diversité
Aucun des changements majeurs de D&D ne reflète plus l’évolution de la société que celle opérée sur les races. Ainsi, de la courte liste très inspirée de Tolkien, les races jouables se sont diversifiées pour offrir toujours plus de choix. Les mécaniques autour de celles-ci se sont aussi assouplies, délaissant les limitations raciales (et une certaine connotation raciste).
Les classes ont suivi le même cheminement. D’une liste très courte et dépendante de la race des personnages, D&D dispose à présent d’une longue liste de classes, elles-mêmes divisées en sous classes. Celles-ci ont aussi abandonné les limites raciales qui existaient au début de la 5e édition. La diversification des classes a amené avec elle un autre enrichissement, celui de la magie.
Pour 2024, les designers de chez WotC vont encore plus loin. En se basant sur les retours des fans pour la prochaine édition, et peut-être les tendances modernes du JDR, ils ont apporté des changements en profondeurs.
La race, renommée « espèce », a encore cédé du terrain au profit d’un système de background. Celui-ci vise à refléter plus fidèlement l’influence de la culture et de l’éducation sur l’individu. La petite taille n’est plus aussi handicapante au niveau du physique. Ceci évite les doublons et les incohérences avec les statistiques.
Il revient aussi sur l’écart de puissance entre les différentes classes et les armes. Ces changements améliorent les options des classes martiales de D&D en particulier. Le roublard et le moine, par exemple, compensent leur puissance de feu inférieure par la possibilité d’ajouter des effets à leurs coups et ont enfin des raisons de préférer des armes plus faibles au niveau des dégâts.
Du Dungeon Crawling technique à la narration
Les règles ont-elles-aussi connu des changements au fur et à mesure des éditions successives de D&D. Elles sont peut-être la composante qui a le plus changé, bien que la base soit restée la même. L’iconique d20, les mécaniques comme l’AC ou les niveaux sont toujours présents.
Mais globalement, le jeu a de plus en plus abandonné ses racines de Dungeon Crawler pour être une activité plus narrative. Les auteurs ont ainsi officialisé dans les règlements de 2024 l’utilisation de l’inspiration. D’abord une règle maison qui visait à récompenser les joueurs les plus actifs, elle est à présent une monnaie méta intégrée à certaines mécaniques de jeu.
Dans cette idée de faire de Donjons & Dragons un jeu plus narratif, les campagnes sont probablement la plus grande addition au jeu. Ces longs développements narratifs sont l’occasion d’incarner les personnages au cours de successions de quêtes. Elles développent aussi le monde, introduisant des lieux et des personnages désormais incontournables comme Stradh et Drizzt.
Si la fantasy reste le cœur de D&D, l’ouverture du hobby a amené des changements à son monde. En plus de la med fan, on peut aussi jouer dans des univers gothiques, steampunk, voire même de la science-fiction!
Les changements des pratiques sociaux sur D&D
Tous ces éléments, en plus de D&D même, ont connu des changements dans la perception populaire. En effet, dans son contexte de création, le JDR était une activité peu apprécié du grand public. Entre les accusations de satanisme d’une part et le ridicule de l’autre, les rôlistes étaient des parias, incompris dans leur monde.
À présent, le jeu de rôle et le gaming en particulier ont acquis des lettres de noblesse au sein de la société. Ce n’est pas le seul changement dans les acceptations sociales du JDR. À l’origine, une activité perçue comme masculine, il s’ouvre aussi à présent à la gent féminine et à toutes les nuances de genre. Regardez Critical Role ou Weave the Tale, le JDR a une longueur d’avance en matière d’inclusivité.
Enfin, les changements des moyens de communications ont changé la manière de jouer à D&D. Anciennement joué exclusivement autour d’une table (d’où le table top en Anglais), le JDR se dématérialise. Déjà disponible sur différentes tables de jeu virtuel ou VTT, Donjons & Dragons prévoit de lancer son propre service du genre prochainement.
Au final, que dire, sinon que le célèbre jeu de rôle a encore de bons jours devant lui. Avec ses joueurs et ses auteurs, le jeu a changé, et est finalement une entité à part.