Le JDR sur son CV, une grosse aspiration ou un échec critique ? Si avant la réponse était non, plus récemment, les rôlistes osent.
Du fait de sa nature d’activité de niche, le jeu de rôle n’avait pas sa place sur les documents professionnels. En fait, on cachait même sa pratique à cause des préjugés négatifs sur sa pratique, une situation qui est à présent dépassée.
Le JDR sur son CV, d’un suicide professionnel…
Contrairement aux années 80 et 90 où le fait d’être un nerd en général, un pratiquant de jeu de rôle en particulier, avait une mauvaise image, la décennie 2020 en donne une meilleure représentation. Des célébrités en donnent même une image positive ! Par conséquent, quand on est rôliste, on cherche à mentionner le JDR sur son CV.
S’il suffit simplement d’écrire « Jeu de rôle » sous la partie « loisir » de son CV, ce n’est pas réellement significatif. En effet, au-delà du fait que parler de ses passe-temps n’a un poids que minime, voire nulle, ces mots ne parlent pas à tout le monde. Écrits ainsi, ces mots n’ont pas réellement d’intérêt ni de sens.
Il faut rappeler que le CV reste un document à but professionnel, de ce fait, parler de JDR doit plutôt mettre en avant son potentiel dans ce sens. Ceci est principalement une question de formulation et de savoir vendre les compétences que cela cache.
… à un puits de compétences
Les jeux de rôle supposent en effet de multiples talents que sa popularité au cours des dix dernières années a conduit les chercheurs à considérer sérieusement. De son côté créatif à celui social, ils développent des compétences pratiques qui ont des applications en milieu professionnel. Ce sont eux qu’il faut mettre en avant dans un langage adapté.
L’exemple du maître de jeu comme un organisateur
Pour commencer, parler de TTRPG ou de JDR dans son CV peut se révéler trop obscur pour un recruteur. Et pour cause, il ne possédera pas nécessairement le bagage culturel pour comprendre ces termes. En conséquence, il vaut mieux le placer, en plus des centres d’intérêt, dans une autre section, comme celle des expériences diverses.
Les meneurs de jeu sont les plus concernés par cette astuce en se vendant, par exemple, comme « Organisateur d’événements communautaire ». Le recruteur comprend déjà tout de suite mieux ce qu’être MJ peut supposer. Il faut ensuite développer, en gardant le même objectif en tête : présenter ses compétences dans un langage qui parlera à un professionnel.
Toujours dans cette partie de son CV donc, le meneur peut parler de la responsabilité qu’il a endossée pour l’organisation des parties de JDR. Il peut alors présenter cette tâche comme assurer la tenue régulière d’une activité en équipe qui nécessite de la communication et de l’organisation.
C’est aussi l’occasion de parler, brièvement, des compétences acquises en relevant ce challenge. On peut donc mentionner la nécessité de devoir s’adapter rapidement à une situation imprévisible et d’agir rapidement, de devoir faire preuve d’autorité et de médiation, ou encore, de synthétiser et gérer une grande quantité d’informations.
Faire les bons choix : l’art de présenter le JDR sur son CV
Rien de tout cela ne doit être une invention. Le développement des aptitudes à régler les conflits entre les participants ou encore à improviser fait partie des bienfaits des jeux de rôle, en plus de ceux sur la santé personnelle.
On peut aussi parler de la nécessité de lire des centaines de pages et de faire des maths, et bien plus. Ceux-ci sont si nombreux que l’essentiel consiste à choisir lesquels ont la plus grande adéquation avec le poste visé. C’est ainsi qu’on avance le JDR sur son CV.
Il ne faut cependant pas trop en faire. En effet, si des années, des décennies d’expérience en tant que rôliste représentent un bagage conséquent, il ne faut pas exagérer. D’ailleurs, en fonction d’autres variables, tels les systèmes, on ne développe pas nécessairement les mêmes aptitudes. Par exemple, un joueur d’OSR a principalement le défi de la résolution des problèmes, un fan de PbtA improvise la narration, un powergamer joue avec les statistiques…
On ne peut d’ailleurs pas se perdre dans tous ces détails quand on parle de JDR dans son CV. Le but reste d’être succinct et de se vendre auprès du recruteur. Il sera peut-être possible de développer les explications durant les entretiens d’embauches… Voire, avec un peu de chance, de fraterniser avec lui autour d’une passion commune.
Enfin, dans certains cas, très rares, on peut aussi parler de jeu de rôle comme expérience professionnelle. Pour cela, il doit être conséquent (rédaction de contenus additionnels, MJ durant de grandes conventions, influenceur…) et avoir de la pertinence avec le poste visé. C’est ainsi que le JDR devient vraiment une valeur ajoutée sur son CV.