L’Anneau Unique est un jeu de rôle qui était très attendu à son annonce. Il permet de vivre des aventures originales dans le monde qui a tant influencé le JDR : le Seigneur des Anneaux !
Amateurs de jeux de rôle, en particulier de medieval fantasy, il y a de grandes chances que vous soyez aussi un grand fan de l’univers de Tolkien. Dans l’Anneau Unique, vous pourrez concrétiser vos fantasmes de parcourir les Terres du Milieu aux côtés de VOTRE Communauté.
L’oeuvre de Tolkien : ancêtre de la fantasy moderne
En parlant d’Anneau Unique, on ne peut s’empêcher d’avoir les pensées qui se baladent vers la trilogie de J.R.R. Tolkien, donc révisons un peu. Il s’agit probablement de l’un des univers de fiction les plus développés qui lui a plus de 20 ans de travail et dont deux œuvres sont les plus connues : le Hobbit et le Seigneur des Anneaux.
Ce dernier en particulier est une référence dans la culture populaire des XXe et XXIe siècles. Celle-ci est fortement marquée par des univers « medieval fantasy » qui semblent toutes ou presque proposer les mêmes éléments d’inspiration du folklore européen comme la présence d’Elfes, de Nains et d’orques.
Parce que c’est là le domaine de prédilection de John Ronald Reuel Tolkien ou pour faire court J.R.R Tolkien. Né en 1892, il avait dès sa jeunesse un intérêt pour la vieille littérature européenne telle que Beowulf ou le Mythe arthurien. Par ses écrits, il a transmis une partie de celle-ci au monde moderne.
Si les JDR dès Dungeons & Dragons proposent d’emporter les joueurs dans des mondes remplis par le merveilleux et la magie pour mener des quêtes épiques, c’est de là. Et dans un sens, le prototype des héros de jeu de rôle papier, ce sont Bilbo et Frodon Sacquet.
Les origines de l’Anneau Unique
Mais qu’est-ce que l’Anneau Unique ? À la base, c’était un jeu de rôle papier de Francesco Nepitello et Marco Maggi aux éditions Cubicle 7 en 2011. Il proposait de vivre des aventures dans la Terre du Milieu durant l’intervalle de temps séparant le Hobbit du Seigneur des Anneaux.
C’était une gamme très complète qui a aussi connu de multiples corrections et errata culminant en une version 1.5. En plus des compléments classiques, des scénarios, le jeu venait aussi avec des cartes. Ce qui est très bien sachant que Tolkien avait tracé des cartes lui aussi (mais il n’a pas commencé par là, contrairement à la croyance populaire).
Il était une référence dans le monde des jeux de rôle medfan et est cité par Trevor Duvall comme étant LE JDR qui reflète le mieux cette ambiance. L’Anneau Unique n’a pas volé cette réputation tant il respire l’œuvre originale dans la forme, mais aussi, et surtout, le fond
L’Anneau Unique, des aventures aux proportions épiques
Le « role » et le « play » dans l’Anneau Unique
Le jeu se veut fidèle à l’univers des livres de Tolkien. Il ne se cache pas non plus de son attachement à l’adaptation qui a remis l’œuvre sur la scène publique. Ainsi, dans le gameplay, le jeu veut simuler l’action épique et le sentiment d’aventure des films de Peter Jackson.
Pour ça l’Anneau Unique se repose sur deux modes de jeux qui s’alternent. Il s’agit des phases d’aventure et des phases de communauté. Lors de la première, les personnages mènent leurs quêtes et réalisent leurs exploits. Lors des phases de communauté, ce sont les moments de repos entre ces quêtes.
Les deux sont toutes aussi importantes dans ce jeu de rôle pour l’évolution des personnages. En effet, d’une part, c’est pendant les phases d’aventure que les personnages peuvent accumuler de l’expérience et de la progression. Et d’autre part, ils les dépensent en amélioration lors de la phase de communauté.
La lumière et les ombres
La lutte du bien contre le mal est un thème central à l’œuvre de Tolkien. Les héros, qu’ils suivent la voie de la Sagesse ou de la Vaillance, sont des représentants des forces libres contre le seigneur des ténèbres. L’espoir et l’ombre se confrontent dans cette tâche risquée. Et les personnages peuvent être définitivement corrompus : ils rejoignent alors les forces ennemies !
Le jeu utilise un système de d12 et de d6 pour déterminer la réussite ou l’échec d’une action. L’Anneau Unique vient avec un dé spécial dont une face représente l’œil de Sauron et une, la rune de Gandalf. Mais alternativement, un d12 traditionnel fonctionne. Dans ce cas, l’œil est représenté par le 11 et la rune par le 12.
La base de la résolution afin de représenter ce conflit du bien contre le mal, l’œil est égal à un 0 tandis que la rune est égale à une réussite automatique pour les héros. L’inverse s’applique pour les serviteurs de Sauron. À cette valeur de 0 à 10 s’ajoutent les résultats d’une main de D6 égale au niveau de la compétence employée par le personnage.
Le retour du roi ! L’Anneau Unique chez Free League
Une licorne du financement participatif
Malgré la popularité de la licence et de la gamme, l’éditeur d’origine Cubicle 7 n’a jamais sorti une nouvelle édition, une vraie V2, de l’Anneau Unique. C’est l’éditeur suédois Free League (Mutant Year Zero, Tales from the Loop, …) qui reprend le flambeau dix ans plus tard.
C’est via un financement participatif sur Kickstarter que la compagnie avec les auteurs de la V1 cherche à trouver les fonds nécessaires. En à peine quelques minutes, c’est chose faite ! Le but est même largement dépassé. Ceci permet de sortir les livres et des goodies complémentaires tels que des cartes, des dés spéciaux…
Un jeu modernisé
La V2 de l’Anneau Unique repose sur 10 ans de retour des joueurs sur la première version. Selon une tendance actuelle des JDR, certains points ont été revus et allégés. En conséquence, on a une prise en main facile et un gameplay plus fluide. Les choix de culture et les vocations ont aussi connu un lifting dans cette nouvelle édition.
Ces révisions permettent aussi au jeu de mettre en avant le « role » de role playing game. Le côté bac à sable renforcé par la nouvelle carte. En effet, la zone proposée par le jeu est immense et il existe des règles pour pimenter les voyages. Ce n’est pas encore l’intégralité de l’univers des œuvres de Tolkien : il reste de quoi créer des extensions.
Les auteurs sont toutefois restés conscients de ce qui faisait l’efficacité de l’ancienne version, ainsi, le gros des mécaniques revient. Il est même aisé de convertir des éléments de la V1 pour la V2. On a toujours aussi les systèmes de d12 et de d6 basés sur les caractéristiques. La progression des personnages et les 2 phases de jeu restent toujours de la partie.
Il existe d’ailleurs un kit d’initiation très complet puisqu’il vient avec des accessoires qui permettent de vite comprendre le système. L’Anneau Unique n’a pas oublié les premiers protagonistes et en profite pour leur rendre hommage. Ainsi, les personnages pour ce kit sont uniquement des hobbits dont Bilbo en personne.
Les limites de l’Anneau Unique
À l’instar de certains autres JDR qui tentent d’adapter un autre média, mais aussi en tant qu’héritier d’une gamme aussi prestigieuse, il doit respecter un certain cahier des charges. Que ce soit sur le plan du lore ou des mécaniques, ceci n’est pas sans conséquence sur le jeu. Ce dernier se retrouve alors avec un bagage dont il ne peut se défaire.
Ainsi, si l’Anneau Unique s’est offert une simplification des règles de jeu, il n’est pas non plus un titre OSR ou minimaliste. De ce fait, il peut quand même garder un certain aspect un peu lourd. En particulier, les variables peuvent s’accumuler et ceci va avoir pour conséquence de ralentir la résolution. L’Anneau Unique n’arrive toutefois pas au niveau des JDR porté sur la simulation.
De même, comme il veut se jouer en mode bac à sable, il pose un tout autre défi aux meneurs de jeu qui voudraient le diriger. D’autant plus que non seulement les cartes et l’histoire de La Terre Du Milieu sont plus que bien développés dans les écrits de JRR Tolkien. L’éditeur n’a d’ailleurs pas pu tout exploiter en un ouvrage. Il en résulte que des lieux emblématiques comme La Moria n’apparaissent que dans des ouvrages d’extension.
En raison de la dichotomie de l’œuvre dont il s’inspire, l’Anneau Unique, bien qu’offrant une liberté de choix, requiert de jouer exclusivement des personnages du côté des gentils. C’est vraiment là que le jeu n’est peut-être pas pour les groupes qui peuvent avoir plus de liberté et potentiellement des conflits idéologiques entre les Personnages Joueurs et les Personnages Non-Joueurs.
