L’impression de figurines 3D personnalisées est une option tentante pour bon nombre de rôlistes. Partiellement une nouveauté, elles permettent d’insuffler de la vie à une partie de JDR.
Il n’a pas fallu attendre l’évolution de la technologie pour voir des figurines sur les jeux de plateau. Du Senet égyptien antique au Monopoly, en passant par les échecs, l’homme a utilisé de petites représentations de personnages dans les règles des jeux depuis des millénaires.
Figurines et JDR, une longue histoire d’amour
Les minis aux origines des JDR
Quoi d’étonnant donc à ce que les jeux de rôle les aient adoptés ? D’autant plus qu’ils sont les héritiers d’un jeu de figurines, les wargames. À cela, ajoutons que ce sont les figurines d’un tel jeu se déroulant dans un monde médiéval qui ont, en partie, inspiré Gygax à théoriser Donjons & Dragons.
Très vite donc, les figurines ont envahi les tables, les boutiques et les repères des rôlistes. Aussi appelées des minis, des industries comme Games Workshop se sont fait une spécialité de les fabriquer. Tandis que des aficionados comme Joe Manganiello s’en font une de les collectionner. Pourtant, une révolution allait chambouler cela : celle de l’impression de figurines en 3D.
La révolution de l’impression de figurines en 3D
En soi, cette technologie est presque aussi vieille que le jeu de rôle, à la décennie près. C’est au cours des années 80 que les premiers essais concluants se font avec un premier brevet en 1984. Bien sûr, comme avec la photographie, il fallait encore parcourir du chemin pour améliorer et surtout la vulgariser.
C’est quasiment chose faite à l’aube de la décennie 2010 et surtout maintenant en 2023 ! Les services d’impression en 3D comme les appareils sont presque aussi banals que leurs équivalents 2D (quoique plus lents et techniques). Une avancée qui a réjoui le monde de la mécanique, de la médecine et, bien sûr, du jeu de rôle.
Les multiples applications de l’impression 3D pour faire des figurines
En effet, si jusqu’alors les joueurs n’avaient que les figurines génériques des fabricants, l’impression 3D permet de les faire soi-même. D’une part, sous réserve de la technique et de l’huile de coude, ça peut revenir moins cher, mais surtout ! C’est l’occasion d’avoir la représentation la plus fidèle possible de ses personnages.
Il faut aussi noter que l’impression n’a pas à s’arrêter aux personnages. Le décor lui aussi peut être imprimé au moyen de cette méthode. Avoir un décor en 3D peut donner une réelle profondeur à certains jeux de rôle. En particulier, il donne de la verticalité aux actions lors des phases de combat.
Les accessoires peuvent aussi être imprimés. S’il n’ya peut-être pas grand intérêt à faire vos propres dés de cette manière, qu’en est-il des tours ou des pistes de dés ? Vous pourrez ainsi faire des accessoires aux couleurs de votre jeu de rôle favori. D’autres idées qui sont envisageables sont les puzzles, les compteurs… de quoi améliorer la quality of life pour lors de vos parties.
L’art de l’impression 3D des figurines
Être bien servi par soi-même
La réalisation d’une telle tâche commence sur ordinateur (ou sur papier, si comme moi vous aimez croquer au crayon ; D). L’étape habituelle de la création des personnages : qui il est, à quoi il ressemble…. On crée le personnage d’abord. Puis, on modélise le futur PJ/PNJ sur un logiciel adapté, du style Blender, ZBrush ou 3DMax. Idéalement donc, il faudrait une bonne maîtrise de cet outil informatique.
Le modèle CAO ainsi réalisé, au format de fichier comme STL, doit passer par un autre logiciel avant l’impression. On appelle ce dernier un Slicer. En gros, il prépare le modèle afin de planifier comment son impression sera faite par l’imprimante.
En effet, pour aussi magique qu’il semble être à voir, l’impression 3D de figurines repose sur pratiquement la même idée que l’impression 2D. C’est juste qu’il implique une direction spatiale supplémentaire. De plus, les parties flottantes comme les ailes ont aussi besoin de supports temporaires durant l’impression.
Une fois l’impression 3D finie, la figurine n’est pas encore terminée. Ici, c’est l’étape critique de la finition. Elle consiste à finaliser l’aspect final, pour cela, il faut retirer les supports, poncer les excès de matériel, retirer les dépôts…. Et éventuellement, la figurine peut être peinte une fois bien lissée et préparée.
Résumer ainsi, ces étapes semblent être à la portée de tous. C’est en quelque sorte le cas avec une petite formation ou en autodidaxie. Avec de l’expérience et du temps donc, vous pourrez faire par vous-même de A à Z l’impression 3D de vos figurines !
Trouver de l’aide pour l’impression 3D de figurines
Il faut cependant admettre que ce n’est peut-être pas évident. Il requiert un grand nombre de connaissances techniques et artistiques. Par exemple, il faut savoir utiliser le logiciel de modélisation pour obtenir une texture correcte. De même, l’imprimante aussi doit être paramétrée pour obtenir un résultat correct. La peinture de mini est aussi un art en soi.
Heureusement, des alternatives existent pour ceux qui voudraient faire faire l’impression 3D de leurs figurines. D’abord, au sujet des modèles STL. Des sites gratuits ou payants permettent de télécharger des fichiers déjà prêts faits par des artistes plus ou moins professionnels.
En fonction des droits, vous pourriez simplement les utiliser comme une base de départ pour faire vos propres images. C’est une bonne idée pour les débutants dans le monde des impressions 3D avant d’essayer de faire vous-même la modélisation de vos figurines.
Des prestataires peuvent aussi l’impression à votre place. Si vous ne possédez pas ou ne savez pas utiliser l’imprimante, c’est un bon moyen d’obtenir le résultat que vous espérez. C’est d’ailleurs un marché qui se développe, d’autant plus que l’impression d’une figurine est chronophage. Il faut compter de quelques heures à quelques jours en fonction des détails et de la taille des minis.
Des sites spécialisés offrent des moyens de faciliter tout le processus, de la modélisation jusqu’à l’impression. Il s’agit ici d’adresses comme Hero Forge, un site qui permet aux utilisateurs de personnaliser une figurine au moyen des choix multiples. Le résultat final peut ensuite être imprimé par des professionnels.
En conséquence, l’impression de figurines 3D ouvre tout un monde aux rôlistes. Faire vos propres personnages, vos propres mondes, l’imagination est réellement la dernière limite. Les joueurs, mais surtout les meneurs y trouveront leur compte, d’autant plus avec le marché des prestataires disponibles.
Les créateurs et l’impression 3D
Heureusement, les créateurs de produits liés aux JDR ne font pas la même chasse aux sorcières à l’impression 3D que chez Games Workshop. En effet, si ce dernier s’oppose aux productions d’armées maison pour les gammes Warhammer, les éditeurs laissent souvent des tiers produire et même vendre des modèles.
Plutôt que d’acheter des figurines directement, les rôlistes peuvent se procurer le fichier CAO et faire l’impression eux-mêmes. Ceux-ci sont nombreux sur les sites de financement participatifs. Que ce soit en valeur ajoutée ou en tant que projet à part, le choix est large sur ces derniers.
Ainsi, d’une part, on en trouve en tant que paliers ou bonus pour de plus gros projets. Ryoko’s Guide to the Yokai Realm proposait les fichiers pour l’impression 3D d’un katana/tour à dé, Smörk Borg avait des fichier STL parmi ses objectifs de financement par exemple. Ceux-ci peuvent être des produits inédits que seuls les participants du financement participatifs pourront avoir.
D’autre part, certaines sociétés proposent des campagnes dédiées uniquement à financer la création de fichiers pour l’impression 3D. Broken Sword propose actuellement une collection de figurines, The Sisterhood of the Night. Mais on trouve aussi d’autres formes de créations, telles des vaisseaux pour Traveller.
