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Helluva Town: Toon et Gangster en JDR

Helluva Town, un JDR déjanté

Helluva Town est un projet de JDR qui plonge les joueurs dans un monde de folie. Un monde de TOONS !

En dehors des univers et des styles habituels des jeux de rôle, tels la medfan ou encore l’horreur, il existe aussi des niches moins connues. Les créateurs ne manquent cependant pas d’imagination et proposent ces mondes parfois inédits.

Une lettre d’amour noire à l’animation rubber hose

Helluva Town est le titre du dernier projet en date de l’éditeur italien Acheron (Lex Arcana), ce JDR s’inspire de la grande histoire de l’animation américaine. Il prend place dans la ville lunatique de Helluva Town, dans les années 1930. Un monde déjanté où habitent des toons, des personnages de dessins animés. 

Ce qui frappe avant tout avec ce jeu de rôle, c’est son esthétique. Il n’est ni le seul jeu avec des toon (TOON), ni avec des gangsters (Gangbusters), mais combine ces deux univers. Le travail de l’illustrateur Shawn Dickinson, qui a aussi travaillé sur les BD de Cuphead, met en valeur ce monde fou. Les personnes familières avec son travail reconnaîtront tout de suite la similarité des styles.

Cuphead et les classiques de l’animation des années 30 comme Betty Boop ou encore Popeye ne constituent pas les seules inspirations de ce jeu. Ainsi, Helluva Town est un JDR qui s’adresse à un public adulte. Sexe et drogue, par exemple, font partie de son quotidien, comme dans Qui Veut la Peau de Roger Rabbit ou Coolworld.

Des pages entières présentent ce monde dans le kit de démarrage du jeu. De ses occupants, comme le gang d’Archie Ducko, en passant par les différents quartiers qui le composent, aux styles de vie des différents toons, on en a une description colorée.

Ce qu’on sait du système de JDR de Helluva Town

Les PT, les Player Toons

Le JDR Helluva Town divise les toons en quatre catégories, inspirées donc de ces classiques des premières années de l’animation. D’abord, les « Folks » sont les humanoïdes en apparence et avec des physiques divers. Ensuite, les « Boogeys » qui trouvent leurs inspirations dans le surnaturel (diables, squelette, et compagnie). Les « Beasties » et les « Stuffs » complètent ce quartet, tous les deux anthropomorphisés, mais ils sont respectivement des animaux et des objets.

La fiche personnage de Helluva Town est non seulement stylisée, mais aussi très simple. Elle comprend donc un minimum d’élément. Ainsi on compte juste l’essentiel : les stats, l’inventaire, une brève présentation, les « PV » et sa compétence unique.

Un système de tirage de cartes pour le JDR Helluva Town

D’un point de vue mécanique, Helluva Town rentre dans la catégorie des JDR aux règles minimalistes. La résolution se base sur le tirage de cartes, où chaque couleur correspond à une statistique. Un principe qui n’est pas sans rappeler Dust Devil, mais sans la complexité des règles importées du poker.

Un tirage suffit. Ainsi, le joueur décide de la statistique qu’il va employer (touchy, handy, feely, loony) et tire ensuite deux cartes de son deck. Il additionne la somme de leur valeur avec sa statistique et si au moins une couleur correspond à celle de cette dernière, il gagne un +1. Ce résultat est comparé à un seuil de difficulté (en moyenne entre 10 et 15) et l’égaler ou le dépasser est équivaut à une réussite.

L’écart entre le résultat et le seuil, qu’il soit positif ou négatif, affecte les conséquences. Ces degrés de réussite ou d’échec respectent une échelle d’effets supplémentaires pour chaque 5 points en dessus ou en dessous du seuil. Utiliser l’Ink (l’Encre), peut garantir la réussite d’une action qui utilise la statistique de même couleur.

L’Animateur, le meneur du JDR dans Helluva Town, détermine ce seuil de difficulté et contrôle les NPT, les Non Player Toons, les PNJ. Ceux-ci ne font pas de tirage, en revanche, en fonction de leur niveau de menace, ils ont un seuil de difficulté associé. Ce niveau détermine aussi le nombre de BONK (dégât) et de pouvoirs qu’ils possèdent.

Fly Me To the Moon, la première aventure pour tester le jeu

Les règles de démarrage font un total de 46 pages dont une vingtaine est dédiée à une courte aventure introductive à jouer avec des persos prétirés. Fly Me To The Moon plonge les joueurs dans la peau de Toons emprisonnés qui se font libérés par le gang des Ducko. En échange, il leur demande d’ouvrir un mystérieux cercueil.

L’Animateur dispose de 4 scènes détaillées qui donnent une idée de l’ambiance du JDR, il constitue d’ailleurs une aventure introductive pour Helluva Town. Au terme des péripéties, les Toons se seront fait des alliés, des ennemis, mais surtout un nemesis. Le terrible Jimmy Rat, dont l’inspiration est évidente, revient à Helluva Town.

Sur beaucoup de points, Helluva Town est tel Tomorrow City : mécaniques simples, système narratif, monde clair fait pour du bac à sable… Il est indéniablement facile à prendre en main. Cependant, il occupe une niche très restreinte que rassembler une bonne table puisse s’avérer difficile. Ceci ne l’empêche cependant pas de rencontrer le succès avec 10 fois son objectif initial.   

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