Donjons & Macron est la dernière série phénomène de la chaîne French Faker. L’occasion de découvrir un nouveau concept, mais aussi de discuter du potentiel de l’IA dans le JDR.
Ces dernières années, la technologie de l’Intelligence Artificielle a connu un boom continu. Entre la génération de texte et d’image, il n’a pas fallu longtemps pour qu’elle soit capable de combiner le tout.
Le boom de Donjons & Macron
La chaîne de French Faker
French Faker fait partie des chaînes YouTube qui ont exploité le phénomène. Sa spécialité ? Utiliser Deepfake pour parodier les visages de la politique française et parfois internationale. Au moyen de Deepfake, il les met dans des situations satiriques pour le plus grand plaisir des viewers. Sarkozy en De Funès, Macron non binaire et bien plus !
Depuis quelques semaines, son nouveau concept porte le titre de Donjons & Macron. Un effort combiné de génération d’image par une IA et d’imitation de la voix pour placer une belle brochette de politiciens autour d’une table de jeu de rôle.
Satire et Intelligence Artificielle : Donjons & Macron
Le meneur de jeu masqué a donc avec lui 4 joueurs. D’abord, il y a Marine, la guerrière humaine qui a une dent contre les orcs sarazins. Ensuite, Jean-Luc, le clerc demi-elfe qui a un message à faire passer. Emmaniel, le haut elfe magicien d’élite, beau, intelligent et téméraire, doué pour parler aux riches, mais pas aux pauvres. Et enfin, Bismuth le Halfelin voleur, débrouillard.
Respectivement, ce sont Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron et Nicolas Sarkozy. L’Intelligence Artificielle a fait du bon travail pour intégrer leurs visages sur des personnages de fantasy. De même, les voix, bien que générées artificiellement, ont les intentions et les inflexions reconnaissables des protagonistes.
Le premier épisode et introduction des personnages donnent le ton de la dynamique de Donjons & Macron. Les références et l’humour qui reflètent, de manière parodique, les affiliations politiques des protagonistes et des rapports qu’ils partagent entre eux.
D’ailleurs, le nombre de vues parle d’eux-mêmes, c’est le nouveau grand succès de French Faker. L’espace des commentaires ne manque pas de suggestion sur les potentiels guests et les péripéties à venir de nos aventuriers. Aux dernières nouvelles, ils étaient en forêt, à la recherche d’une sorcière et s’étaient fait repéré suite à un échec de Bismuth.
I.A. et JDR, entre potentiel et conflit à l’avenir ?
Le problème de l’Intelligence Artificielle dans le JDR : la fin d’un art ?
Mais, dans une réflexion plus sérieuse, c’est l’occasion de réfléchir sur la possibilité d’intégrer l’Intelligence Artificielle dans les parties de jeux de rôle. Dans un premier temps, cet outil a fait scandale de par la menace perçue sur le monde professionnel du JDR.
Il faut dire qu’entre les générations d’images partiellement « référencées » ou « volées » (selon comment on se pose) sur Internet et la possibilité envisagée par Wizards d’une I.A. meneur de jeu pour son VTT en préparation, leur relation n’est pas partie sur de bonnes bases.
D’ailleurs, certains créateurs ont d’ores et déjà annoncé qu’ils n’emploieront jamais les images du genre pour rassurer la communauté. D’un autre côté, des logiciels comme Dungeon Simulator cependant l’utilisent en partie. Tout n’est donc pas à jeter quand il s’agit d’utiliser l’Intelligence Artificiel dans le jeu de rôle.
La leçon de Donjons & Macron : enrichir le JDR par l’I.A.
Mais qu’en est-il pour les utilisateurs lambda ? En dehors des considérations éthiques, peuvent-ils profiter de cet outil pour faire du jeu de rôle. Donjons & Macron peut être une inspiration sur ce que les meneurs peuvent faire en amont des parties.
En effet, ce n’est pas tout le monde qui a les capacités artistiques pour illustrer ses parties. Malgré leurs limites, les images produites par les IA comme Midjourney peuvent faire l’affaire pour illustrer des campagnes. Des paysages aux occupants, voire les portraits des PJ, vous en aurez pour votre compte.
De plus, avec les voix produites par les I.A.vous pourrez peut-être apporter de la variété et de la personnalité à vos PNJ. Eh oui, la réalité est que contrairement à ce que le monde de l’actual play reflète, n’est pas comédien qui veut ! À utiliser malgré tout avec modération, les imitations se ressentent toujours, même dans Donjons & Macron.
Ce sont donc des pistes à explorer, mais malgré tout, ils ne demeurent pas indispensables pour vos parties. D’une part, parce qu’une des leçons aux meneurs de jeu, c’est de savoir lâcher prise et ne pas s’enfermer dans les préparations. Mais, d’autre part et plus important surtout, après tout, l’essentiel est de s’amuser !