Blades in the Dark fait partie des nouveaux jeux marquants dans le monde du JDR. Par son monde et ses mécaniques, il a créé une nouvelle branche.
Malgré l’âge du jeu de rôle, des créateurs trouvent toujours des idées afin d’innover. Ainsi, après le temps des jeux de fantasy centrés sur l’exploration des donjons, de nouvelles formes de JDR ont vu le jour. Ceux-ci ont eux-mêmes engendré de nouvelles vagues.
Le monde obscur de Duskwall
Entre autres donc, on a vu la naissance des titres où la narration occupe le centre du jeu. Bien que certains aient du mal à accepter ces jeux narratifs, ils ont acquis une vraie communauté qui explore ce que l’on peut faire à travers les mécaniques. C’est d’ailleurs ainsi que Blades in the Dark a gagné ses lettres de noblesse.
En effet, à la base de ce jeu de rôle se trouve une autre référence du monde des jeux centrés sur les récits coopératifs, les jeux Propulsés par l’Apocalypse. John Harper a repris le squelette de cette gamme pour ensuite construire son jeu. Lancé en 2017 via une campagne de financement participatif, il a rencontré un succès immédiat.
Dans Blades in the Dark, les joueurs incarnent des hors-la-loi (« scoundrel ») dans la ville de Duskvol/Duskwall. Inspiré du Londres Victorien de la Révolution Industrielle, il s’y mêle à la foi intrigues politiques, surnaturelles et surtout un contexte social propice à l’épanouissement de la criminalité.
Les PJ font partie d’un gang (« crew ») au sein de ce milieu de la pègre organisée. D’un culte secret à un groupe d’assassins, en passant par une guilde de voleurs, il appartient aux joueurs de déterminer leur position dans le métier et de choisir leurs missions.
Tout cet univers, avec son histoire, ses acteurs, ses règles et sa géographie sont développés dans les ouvrages de Blades in the Dark. Au fil des chapitres, les rôlistes découvrent un univers atypique et les dynamiques qui fonctionnent derrière. La barrière électrique qui protège la ville, les esprits qui la hantent, les navires qui chassent les Leviathan pour l’approvisionnement en énergie… Mais tout cela est en fait secondaire.
Le système de Blades in the Dark
En effet, bien que la présentation de Duskwall soit plus que passionnante, il s’agit surtout d’un exemple, d’un point de départ. La vraie force de Blades in the Dark est d’être une boîte à outils pour une campagne en sandbox. Plutôt que d’offrir des missions toutes préparées aux joueurs, le meneur les laisse décider et préparer leurs Scores.
Chaque session, l’équipe va tenter de réaliser une ou deux aventures et s’enrichir en expériences et en richesses. Ces missions vont avoir des conséquences sur les autres acteurs et sur l’évolution de la cité. Ainsi, les personnages joueurs s’attireront les faveurs et les foudres des autres factions.
Sur le plan mécanique, on retrouve bien les bases du PbtA avec les joueurs qui décident d’un playbook pour déterminer l’archétype de leur PJ ou encore l’échelle d’un degré de réussite ou d’échec. L’abstraction dans Blades in the Dark favorise une manière de jouer cinématique, dramatique et coopérative, plus que stratégique.
En conséquence, il introduit des mécaniques comme le stress pour que les joueurs puissent influencer la narration. L’exemple le plus connu est le système de flash-back. Grâce à un coût en stress, le joueur peut rétroactivement introduire une action dans le passé.
L’autre système unique de Blades in the Dark qui a plus tard influencé d’autres jeux, c’est la fiche du gang. En effet, si on a l’habitude que les PJ forment des groupes d’aventuriers, il s’agit plus d’un choix esthétique qu’autre chose. Ici, il est considéré comme une entité à part, gagne de l’expérience indépendamment des PJ, voire peut leur survivre. City of Mist, Swyvers ou encore Candela Obscura ont tous adopté une mécanique similaire.
Les jeux Forgés dans l’Obscurité
Mais ces trois jeux ne sont qu’une infime partie des héritiers des titres qui ont appris de ce Blades. Sa licence SRD a permis à des créateurs d’utiliser ses bases mécaniques afin de proposer d’autres univers Forgé dans l’Obscurité.
Parmi les héritiers les plus connus de Blades in the Dark, on peut en citer quelques-uns. Scum and Villany transpose le jeu dans une galaxie lointaine, très très lointaine et Hack the Planet est tout aussi futuriste, mais dans un univers Cyberpunk. En opposition, Band of Blades revient à la dark fantasy et les joueurs y gèrent une armée. Enfin, Wicked Ones reprend l’esprit des Dungeons Keeper et fait des joueurs les monstres qui protègent leur donjon, à la manière du dernier jeu sur Naheulbeuk.
Le livret de Blades ainsi que certains de ces enfants existent en Français. Ils sont trouvables à un prix abordable chez les boutiques spécialisées comme Philibert ou BBE.