BattleTech est un titan de la culture populaire. Si elle est moins connue que certaines autres franchises, ça ne l’empêche pas d’avoir sa fanbase.
Certains univers parviennent par leur influence à devenir LA référence dans un domaine donnée. Ainsi, Le Seigneur des Anneaux est celle de la fiction et par extension Donjons & Dragons celle des jeux de rôle. Pourtant, il existe toujours un second qui arrive parfois à rivaliser avec ces géants.
3 décennies mouvementées de BattleTech
Des débuts difficiles…
La même chose est vraie pour le monde des wargames. Si presque par défaut dès qu’on fait référence au wargame c’est Warhammer qui vient à l’esprit, il existe un autre jeu qui lui tient tête. En effet, BattleTech est par bien des points le Pathfinder à ce DnD des jeux de guerre.
Son histoire est toutefois plus vieille que celle du jeu de rôle de Paizo et bien distincte de celle de son rival chez Games Workshop. Elle commence en 1984, au Pays de l’Oncle Sam, chez l’éditeur Freedonian Aeronautical and Space Association ou FASA. Il est d’abord un jeu de plateau mettant en avant des mechs, des robots géants pilotés par un humain.
Dès sa création, toutefois, il doit faire face à quelques troubles d’ordre juridique. En effet, FASA pensait d’abord nommer le jeu BattleDroids. Ce nom lui vaut une plainte par Georges Lucas qui possédait les droits sur le mot Droid pour sa franchise, Star Wars. En conséquence, les créateurs le renomment en BattleTech en 1985.
Un autre conflit juridique allait pourtant suivre dans les années qui suivent puisqu’il s’avère que les images utilisées pour illustrer les premiers mech venaient de l’animé japonais Macross. Ce quiproquo résulte d’un désaccord entre les créateurs japonais et le diffuseur américain. Finalement, Macross remporte la bataille juridique des années plus tard, en 1996, bien que FASA ait évité de devoir payer des réparations.
… aux années WizKids…
À partir de là et jusqu’à sa fermeture en 1999, la firme américaine se contentera de gérer ses droits. La licence du jeu de mech passe alors à la compagnie WizKids. Une compagnie qui a été créée par un des anciennes têtes de FASA.
Elle en produit une nouvelle gamme, Classic BattleTech, un nom que le jeu garde jusqu’à ce qu’il passe chez Catalyst Game Labs en 2007. Cette période au début du millénaire est souvent la plus critiquée au niveau de la qualité.
… aux défis et opportunités du futur de BattleTech
Une histoire mouvementée dont les péripéties ne s’arrêtent pas là. Encore récemment, en 2022, une partie de la fanbase reprochait à Catalyst d’avoir renvoyé l’un des auteurs les plus prolifiques autour de l’univers du jeu, Blaine Lee Pardoe sur fond de cancel culture.
Quoi qu’il en soit, sortir de ces décennies mouvementées en tant que deuxième wargame le plus célèbre en dit long sur la longévité de BattleTech et la passion de ses fans. D’ailleurs, à chaque scandale de Games Workshop, on peut assister à un exode vers le jeu de Catalyst. Malgré la différence de genre, il est L’alternative à Warhammer.
Un wargame riche, mais accessible
D’autant plus qu’il est nettement plus accessible que son homologue. D’abord en raison des prix des miniatures, mais aussi, et surtout grâce à la politique vis-à-vis des consommateurs. En effet, si l’éditeur propose ses gammes de figurines, lui et la communauté ouvrent volontiers les bras aux alternatives. Des minis imprimés en 3D chez des tiers à des images en cartons voire de simples post-it, tout peut remplacer un mech sur le plateau de jeu.
La franchise est aussi portée par tout l’univers qui l’entoure. Ainsi, en plus du wargame qui constitue la branche principale, d’autres médias développent son lore. Des romans comme ceux de Pardoe, des jeux vidéo comme BattleTech sorti en 2018 ou encore des JDR permettent d’explorer ce récit futuriste.
Plus qu’un JDR, un simulateur de mech
Une variété de points d’entrée qui n’est pas superflus étant donnée la niche de la franchise. En effet, même dans le monde des wargames, il a la réputation d’être plutôt lourd au niveau des règles étant donné son âge. Très simulationniste, il nécessite plusieurs formules mathématiques et jets de 2D6 pour déterminer les résultats des actions.
Les tutoriels montrent toutefois que ce système devient intuitif avec de la pratique. En étant méthodiques, les joueurs peuvent la mécaniser au moyen de formules mnémotechniques. Alternativement, Catalyst a aussi sorti des gammes aux règles simplifiées de BattleTech sous la forme des collections Alpha Strike et BattleForce. Tous ces Quickstart sont disponibles sur le site officiel.
Le tout n’en perd pas sa cohésion pour autant et le contenu est convertissable d’une gamme à l’autre et même d’un jeu à l’autre. Ainsi, avec plus ou moins d’opérations de conversion, il est possible de passer du JDR au wargame ou vice-versa. Le premier représente le gameplay au sol tandis que le second régie les véhicules avec comme meilleur exemple la deuxième édition du jeu de rôle qui ne nécessite aucun changement pour se connecter à son grand frère.
En tant que tel toutefois, BattleTech est un JDR très complexe. En quelque sorte, il est un mélange entre Lancer, pour le genre, MCDM RPG pour la stratégie et Traveller pour la complexité. Une combinaison solide pour une expérience de mech très simulationniste.