Arkham Horror RPG, l’adaptation du célèbre jeu de tableau, se dévoile progressivement. Premier aperçu avec une boîte d’initiation.
Les jeux de rôle trouvent leurs inspirations dans différents objets culturels : l’histoire, la littérature, voire la peinture. En retour, et c’est d’autant plus certain avec sa popularisation, ils vont influencer d’autres productions, notamment ludiques.
Du RPG au plateau au RPG : le cycle d’Arkham Horror
Ceci peut avoir de drôles de conséquences avec une chaîne d’inspirations, comme avec ce jeu : Arkham Horror RPG. En effet, on a ici un JDR inspiré d’un jeu de plateau qui lui-même s’est séparé d’un JDR qui prend ses racines dans un univers littéraire.
Au début des années 80, Chaosium crée le jeu de rôle iconique l’Appel de Cthulhu. Le jeu se démarque alors du célèbre Donjons & Dragons par son système, son univers et son emphase sur l’enquête qui lui valent un public fidèle. Richard Launius propose alors à l’éditeur d’en faire un dérivé sous forme de jeu de plateau en 1987.
D’abord censé s’appeler « Call of Cthulhu : The Board Game », en référence au RPG, le jeu deviendra finalement « Arkham Horror ». Le succès était au rendez-vous dès cette première version du jeu, mais la production s’arrête officiellement en 1991. Une autre boite, Skotos, reprend le flambeau en 2004 et laisse la publication à Fantasy Flight Games.
Après une première édition et de multiples extensions entre 2005 et 2011, le jeu fait peau neuve par une troisième édition en 2018. C’est sur celui-ci que se base cette adaptation en JDR. Appelé Arkham Horror RPG, ce jeu de rôle se veut indépendant du jeu de Chaosium.
Ainsi, comme Delta Green, comme Lovecraftesque, comme Chtulhu no Kami, comme Horrifique, il admet son héritage de l’AdC. Et comme eux, il doit se démarquer par sa personnalité unique : ses racines dans le jeu de plateau.
Une boite d’initiation…
À travers ce kit de démarrage, les créateurs en donnent une illustration. Sorti le 2 août, ce starter kit d’Arkham Horror RPG se présente sous la forme une boîte de jeu clé en main. Elle se suffit donc à elle-même comme celles de Daggerheart ou de Cyberpunk Edgerunners.
Dans ce paquet, les rôlistes trouvent un plateau de référence pour le maître de jeu. Ce document cartonné résume l’essentiel des règles. Aussi, il est l’équivalent de l’écran pour les autres JDR, mais il est destiné à être couché sur la table. Tout au long de l’aventure, chacun peut donc s’y rapporter au besoin.
Le scénario de démarrage « Hungering Abyss » d’Arkham Horror RPG vient dans un livret d’une cinquantaine de pages. Cet ouvrage fait aussi office de livret des règles qui présente les mécaniques du jeu, à mi-chemin entre le jeu de rôle et le jeu de plateau.
…Au système DPS…
Ce système porte le nom de Dynamic Pool System ou DPS et repose sur une poignée de d6. Globalement, tous les personnages, PJ comme PNJ, qui participent à un combat commencent avec 6d6 noirs qui reviennent au début de chaque tour de table.
Ils peuvent dépenser ces dés durant leur tour ou celui des autres joueurs pour faire des jets d’action ou de réaction. Afin de compter pour une réussite, ils ne doivent pas dépasser la caractéristique correspondante sur un des dés. En conséquence, dépenser plus de dés augmente les chances de réussite.
Dans Arkham Horror RPG, le dice pool fait aussi office de barre de PV. D’une part, le nombre maximum de dé baisse avec chaque point de dégât que reçoit le PJ, d’autre part, un dé noir peut être remplacé par un dé vert quand le PJ fait face à l’horreur. Il fonctionne comme les dés normaux, mais un 1 sur ce dé vert cause des traumatismes.
Les jetons inclus dans la boîte d’initiation permettent de suivre ces valeurs. Elle offre aussi d’autres accessoires essentiels pour l’aventure. Ils vont des aides de jeu aux indices et puzzles, ainsi que les fiches des 5 personnages prétirés qui servent de protagonistes pour l’aventure introductive. Pour 35 dollar, la boite est très complète.
…Ou la première boîte d’Arkham Horror RPG?
Cependant! Ceux qui l’ont testé critiquent certains aspects d’Arkham Horror RPG. Ainsi, la boîte ne permet de jouer qu’une seule aventure linéaire. En conséquence, en plus d’être dirigiste, elle n’offre pas de rejouabilité. Ce qui est tout de même dommage pour un jeu de rôle, bien que le matériel puisse toujours être utilisé pour de l’homebrew.
De plus, si le système est intéressant, le livret n’explique pas les règles de création des PJ. Celles-ci viendront peut-être avec le livre de base. À moins que l’éditeur ne décide de prendre le pari d’EAT THE REICH et de ne proposer que des personnages prétirés.
Ce qui n’est pas impossible, en fait. L’approche correspondrait plus à celui du jeu de plateau que du JDR. Mais encore, si les sites présentent la boîte comme un starter set, ceci n’est pas mis en avant sur le produit. Enfin, il y l’existence de la gamme de miniatures officielles qui confirme peut-être qu’il y aura 3 boites Arkham Horror RPG avec une aventure chacune.