Les vampires font partie des créatures les plus appréciées, y compris dans le jeu de rôle. Les JDR présentent diverses approches des buveurs de sang.
Quand il s’agit d’entités surnaturelles, du registre de l’horreur, peu inspirent autant l’imagination que le vampire. Ces êtres mythiques sont quasi-omniprésents dans les mythes et la culture populaire.
Du folklore aux animes, les vampires qui ont inspiré le jeu de rôle
Mais en conséquence, l’image des vampires évolue, un fait que le jeu de rôle reconnaît d’ailleurs. Il s’agit là, d’une construction qui me passionne. Ainsi, si dans les campagnes de certains pays de l’Europe de l’Est, on craint toujours le mort-vivant venu tout droit des traditions, depuis Stocker, Anne Rice et, plus tard, Meyer, en ont fait des êtres charmants.
Et parfois, ils ne sont non pas dénués d’une certaine humanité malgré leur nature monstrueuse. Ce que montrent certaines itérations de Dracula (celui de 1992 ou du Castlevania sur Netflix) ou encore les nombreux vampires et dhampires nommés Alucard. Ces derniers en particuliers ont aussi véhiculé l’archétype du demi-vampire badass, chasseur des siens, aux côtés de D ou de Blade.
La palette du vampire en jeu de rôle
Bref, tout autant de personnages de vampires iconiques que l’on voudrait incarner le temps d’une partie ou d’une campagne de jeu de rôle. Et comme ils varient autant en saveur, on peut choisir différents systèmes pour les jouer. Ceci en fonction de l’aspect que l’on veut mettre en avant. En conséquence, voici une sélection de titres qui explorent les buveurs de sang sous divers angles.
Vampire : La Mascarade, le modèle des vampires dans le jeu de rôle
La référence en termes du genre demeure la gamme Vampire : La Mascarade du Monde des Ténèbres, disponible chez Arkhane Asylum. En effet, ce jeu iconique des années 90 invite les joueurs à jouer des vampires dans une ambiance gothique-punk. Motorisé par le Storyteller System, entre sa poignée de d10 et son emphase sur l’intrigue politique et les démons personnels dans un contexte d’urban fantasy, il fait figure de pionniers sur beaucoup de points. L’un des premiers titres plus théâtral ou narratif que technique, il a inspiré de nouvelles manières de jouer, comme celui des jeux de rôle grandeur nature.
De par sa grande communauté et sa longévité, VtM propose la plus vaste gamme de cette liste. Des changements de contextes historiques, aux règles additionnelles, en passant par un monde très complet… Ceci lui permet d’explorer une vaste sélection de l’implication de la non-vie des vampires dans le jeu de rôle. De plus, son lore va d’ailleurs aussi dans ce sens et est si fournie qu’il n’a presque rien à envier aux romans de Warhammer ou DnD.
Chronique d’un Vampire Millénaire ou le journal intime d’un vampire
Pour une expérience qui peut (ou pas) tirer profit de ce lore, mais pour jouer en solitaire, je recommande aussi Chronique d’un Vampire Millénaire. Il s’agit d’un JDR en solo à faire avec un journal. Et malgré son titre, il garde une définition suffisamment vague du vampire afin de s’adapter aux inspirations de chacun. Une version où l’on incarne un humain qui rencontre un tel être sort l’année prochaine, SYMA.
Chronique d’un Vampire Millénaire se prête toutefois plus aux histoires gothiques qu’héroïques. En effet, les événements décrits dans les entrées inspirent à des récits dramatiques. Les proches qui meurent, l’humanité qui disparaît, l’avenir incertain… ne laissent aussi que peu de place à la « badassitude » du protagoniste. La manière de jouer ne se prête pas aussi aux mécaniques habituelles des JDR en général.
Le vampire dans les JDR « classiques »
Pour cela, il faut plutôt voir du côté des extensions et dérivés de JDR plus « classiques ». Via des ajouts, ils intègrent les vampires comme PJ jouable en jeu de rôle. Pour DnD, le Guide de Van Richten sur Ravenloft propose le Dhampire qui sert de base à tous les builds inspirés des grands vampires de fiction.
Dans un registre old-school ou OSR, les anglophones ont Blood Borg. En effet, ce dérivé de Mork Börg quitte le punk dark fantasy pour du gutter punk avec des vampires comme personnage joueur. Accessible, nerveux et rapide, il permet de plonger directement dans le jeu avec la possibilité d’enrichir l’expérience. Pour cela, il faut piocher dans les autres titres dérivés de Mörk Borg. Leur liste ne cesse de s’allonger.
EAT THE REICH : le jeu de rôle star de 2024 avec des vampires
Et ces qualités de jeu facile à prendre en main, on peut aussi les trouver dans un des titres de jeu de rôle phare de 2024 qui a des vampires comme protagonistes. Il s’agit d’EAT THE REICH. Une des vedettes des Ennies de cette année, ce JDR n’a pratiquement seulement été dépassé que par le tsunami Shadowdark.
Né d’un jeu de mots comique, absolument sans aucune prétention philosophique ou historique, il se joue comme un défouloir. Les joueurs se mettent dans la peau de vampires parachutés sur un Paris occupé pendant la Seconde Guerre mondiale pour tuer le Führer au cours d’une mission où la violence est assurée. Une prémisse qui me rappelle la mission d’Alucard durant son flash-back dans Hellsing.
Dracurouge : anime + vampire chevalier = JDR coup de cœur
En parlant de titres venus du Pays du Soleil Levant, je ne pouvais pas finir cette liste sans évoquer un autre de leurs JDR. Tel Shinobigami, il est un coup de cœur personnel. Dracurouge, un jeu avec des chevaliers vampires qui n’a pas encore de traduction officielle. Un défaut qui lui donne cependant l’opportunité d’être disponible gratuitement dans la langue de Shakespeare auprès de groupes de fans qui en ont fait la traduction.
Avec Dracurouge, le vampire représente un idéal de chevalier européen. Il est épique et puissant, mais aussi sensible malgré son immortalité. Son système particulier, très narratif, mais avec une touche de stratégie, incite les joueurs à s’investir émotionnellement dans leur PJ et entre eux aussi bien pour des scènes sociales que pour des combats. On espère qu’un jour, il arrivera à traverser la moitié du globe pour se trouver un public dans l’Hexagone.