Le manuel du joueur DnD 2024 se dévoile peu à peu sur les réseaux. Quel premier bilan se font-ils des options pour les PJ ?
Avec le cinquantième anniversaire de Donjons & Dragons, les fans attendaient une nouvelle édition du jeu. Pourtant, non, Wizards lance plutôt une remise à niveau de la 5e édition en 3 volumes.
Avant l’aventure…
Le premier de ces ouvrages est le manuel du joueur, il présente les options pour la création d’un personnage de DnD dans cette édition 2024. Si globalement l’opération reste identique à il y a 10 ans, les équipes de designer n’ont pas chômé. Ainsi, on trouve du bon, du moins bon et des points discutables.
Avant de devenir un aventurier, un personnage joueur reste avant tout un individu et il avait une vie avant d’en arriver là. Un aspect légèrement négligé en 2014. En conséquence, la considération de ce passé se ressent un peu plus dans le manuel du joueur 2024 de DnD. Ceci se fait via un assouplissement et un renforcement mécanique à travers le système d’Origine.
Les Origines des PJ dans le manuel du joueur dans DnD 2024
L’Origine a deux composantes : l’Espèce et le Background. En plus de mettre à jour la terminologie de « race » qui obligeait Wizards à s’expliquer dans chaque ouvrage, Crawford et ses équipes ont opté pour ce nouveau mot. 10 Espèces sont présentes dans ce manuel contre les 9 de 2014 : Aasimar, Drakéide, Nain, Elfe, Gnome, Goliath, Halfelin, Humain, Orc et Tifelin.
Les races mixtes et le terme de « sous-races » sont absents. Ces Espèces semblent plus puissantes que les anciennes, une remise à niveau qui se retrouve dans l’ensemble de ce manuel de joueur DnD 2024. Elles ne déterminent plus les bonus statistiques dont un PJ jouit au départ.
Ceux-ci dépendent plutôt de son Background. Ainsi, un PJ n’aura plus +1 en Force parce qu’il appartient à l’espèce Orc, mais parce que son occupation exige de la force. Une séparation bienvenue, mais certains voudraient aller plus loin. On cite en particulier la liberté totale d’assigner ses points comme dans Le Chaudron des Merveilles de Tasha.
Le choix d’un Background vient aussi avec celui d’un Don d’Origine. Il remplace effectivement le petit effet, parfois situationnel que les Background de 2014 offraient. Par ailleurs, les Humains peuvent toujours commencer avec un don supplémentaire, mais à choisir seulement parmi ceux d’Origine. Les options ne sont pas négligeables : Chanceux, Alerte, Initié à la magie… Le reste des Dons viennent au fur et à mesure de la progression des niveaux.
Les changements des classes pour le manuel du joueur de DnD 2024
La mise à jour des classes de DnD fait partie des principales attentes, sinon constitue la principale attente, des rôlistes de ce manuel du joueur 2024. Et la liste des changements est longue. Inégaux d’une classe à l’autre, ceux-ci restent généralement bien accueillis par la communauté.
Un design plus solide : modernité et cohérence
On parle par exemple souvent de l’homogénéisation des classes avec la sous-classe au niveau 3 pour tout le monde, mais pas seulement. Un examen plus minutieux semble suggérer des schémas communs entre certaines classes. Ainsi, le Druide et le Clerc choisissent s’ils favorisent la magie ou le combat au corps à corps, Le Paladin et le Rôdeur basent leurs compétences sur des sorts précis (Châtiment Divin et Marque du chasseur respectivement)…
DnD abandonne aussi les références à des cultures réelles précises dans ce manuel du joueur 2024. La voie du guerrier totem des Barbares devient le cœur sauvage, les Moines ne se limitent plus à des inspirations wuxia/asiatiques. En plus d’une plus grande sensibilité culturelle, ce choix permet de libérer ces classes d’une représentation stéréotypée.
En parlant de stéréotypes, les classes ne se définissent plus tellement par les archétypes de la med-fan. Les Bardes ne s’emprisonnent plus sur la scène musicale, par exemple. On trouve moins de références aux chants, pour faire d’eux des artistes en général. Leur nouvelle sous-classe, par exemple, met la dance à l’honneur et se rapproche du Moine sur certains points.
L’équilibrage des classes de DnD dans le manuel du joueur 2024 : un travail de Sisyphe pour les créateurs
Enfin, plus essentielles pour les Min-Maxer de DnD, les équipes de Wizards ont revu leurs copies pour l’équilibrage des classes dans ce manuel du joueur de 2024.
Ainsi, généralement, les classes martiales ont gagné en flexibilité, y compris en dehors des combats. Le Barbare reste dans sa rage plus longtemps et peut utiliser sa Force dans certaines situations sociales dans ce cas. Dans une certaine mesure, toutes les classes martiales ont une forme ou une autre des manœuvres du Guerrier. Le Roublard les exploite comme alternative aux dégâts supplémentaires de ses attaques furtives.
En contrepartie, les classes magiques ont vu certaines de leurs capacités revues à la baisse. Par exemple, il n’est plus possible de lancer plusieurs sorts via les emplacements en un tour. En conséquence, les joueurs doivent mieux exploiter les nombreuses options (baguettes, rouleaux, capacités de l’espèce…) qui permettent de le faire.
Remarque intéressante : la classe ayant subi le moins de changement est le mage. Certains théorisent qu’il a peut-être servi de référence au niveau que toutes les autres devaient avoir dans ce nouveau manuel du joueur de DnD 2024.
Les « incontournables » ont subi un nerf (la transformation du Druide ne lui fournit seulement que des PV additionnels). Tandis que les options trop faibles ont été renforcées (les Moines ne sont plus des sous-roublards qui consomment du Ki). Plus pour le meilleur que pour le pire, ces changements obligent le joueur à revoir comment il crée son PJ de DnD avec ce manuel.
Les imperfections : un potentiel inexploité pour l’avenir ?
Tout n’est pas parfait cependant. Ainsi, le Rôdeur continue, pour certains, de souffrir d’un problème identitaire qui l’empêche d’exceller dans un domaine précis, tandis que le Druide reste trop complexe. Des classes comme le Sorcier ou le Paladin possèdent des compétences qui se retrouvent isolées dans leur boîte à outils et qu’aucune de leurs 4 sous-classes n’exploite.
L’équilibre parfait ne reste finalement qu’un idéal. Par ailleurs, la manière dont chaque table joue peut faire basculer toute tentative d’unifier la balance. Cependant, ce manuel du joueur donne un aperçu du potentiel que possède encore DnD en 2024 en dehors des hacks. À défaut d’innover le jeu, il offre de bonnes bases que, espérons, le livret du meneur et le bestiaire sauront construire.