L’exploration dans les JDR est, paradoxalement, fondamentale et négligée. Voici de bons conseils pour en faire une expérience mémorable.
Si les wargames ont une grande part dans la paternité des jeux de rôle, une autre passion de Gary Gygax y a aussi grandement contribué. En effet, dans son enfance, il aimait se lancer à l’exploration de son environnement. Ceci au point d’en faire un pilier de ce nouveau jeu.
Une nouvelle ère de l’exploration dans les JDR
Traditionnellement, on reconnaît les trois piliers dans la pratique du JDR : le combat, le social et l’exploration. Or, les deux premiers tendent à tirer la couverture et à plaire à un public moderne. Combien de jeux mettent en avant leurs capacités à proposer des conflits excitants ou complexes ? Ou encore à narrer tel ou tel genre d’histoire ? L’exploration n’a pas droit à autant d’amour.
Toutefois, elle revient maintenant sur le devant de la scène. Entre autres facteurs, on peut en particulier citer le boom du genre vidéoludique de l’open world. Surtout dans un mode après Breath of the Wild, un phénomène majeur. Sa suite, Tears of the Kingdom, a aussi eu droit à sa représentation en actual play chez Critical Role.
À cela s’ajoute la multiplication des produits se réclamant de l’Old-School Renaissance et qui vantent les plaisirs de l’exploration. L’utilisation de cartes hexagonales et l’exploration de donjon sont souvent remises à l’honneur dans les JDR de ce genre. Il ne s’agit toutefois que d’un exemple de comment mener ce pilier du jeu de rôle.
Découvrir le monde dans les jeux de rôle
On y trouve bien deux aspects de celui-ci, à savoir d’abord l’exploration en extérieur. Il s’agit du type mis en avant par BotW et par son successeur. Un monde vivant avec énormément de choses à faire, laissé à la disposition des joueurs pour qu’ils la découvrent au fur et à mesure et selon leurs envies.
Une carte est l’accessoire indispensable pour cette approche. Pour en trouver, les meneurs peuvent opter pour les ouvrages spécifiques. Ceux-ci ont souvent une carte précise d’un monde préétabli. Alternativement, ils peuvent opter pour créer leurs propres cartes. Des jeux sont même dédiées à ce seul but, créer une carte que le joueur pourra ensuite utiliser pour ses parties.
Elles offrent d’office des lieux d’intérêt que les PJ pourront découvrir intentionnellement ou par hasard. Les systèmes de rencontres aléatoires se prêtent aussi bien à ce style d’exploration dans les JDR, de même que pour les mécaniques de survie. Par extension, ils fonctionnent donc aussi pour les jeux très simulationnistes comme Traveller qui ont des règles entières sur la question.
Alternativement, une manière plus rare d’opérer et moins centrer sur le meneur de jeu vient surtout du monde des jeux de rôle en solo. C’est par exemple le système d’Ironsworn où il n’y a pas vraiment de lieux préétablis, on improvise avec les jets. Ainsi, tous les participants construisent le monde au fur et à mesure.
L’exploration de donjon, une expérience riche
Ceci fait le lien avec le deuxième aspect qu’on peut trouver dans les JDR, l’exploration en intérieur. Plus connu sous la forme de donjon, il existe beaucoup d’outils qui permettent de générer aléatoirement et progressivement ces structures plus ou moins complexes afin que les joueurs puissent les explorer.
Entre des moyens de déterminer au hasard le contenu d’une salle comme dans Gardens of Ynn, aux cartes modulables de Dungeon Domains, les meneurs ont une panoplie d’outils à leur disposition. On retrouve d’ailleurs ici aussi des jeux comme Wicked Ones. Un jeu forgé dans les ténèbres qui permet de créer, peupler et gérer un donjon.
Un donjon, aussi complexe qu’il soit, n’aurait aucun intérêt s’il était vide. Afin de le remplir, les meneurs doivent penser à deux points : les menaces et les récompenses. Par ailleurs, comme l’expérience dépendait de la quantité de trésors que ramenaient les PJ dans les vieux JDR, cette balance n’en était que plus importante pour l’exploration.
Les menaces peuvent prendre l’aspect de PNJ. Tout d’abord, les ennemis et les monstres que les aventuriers peuvent rencontrer dans le donjon. La violence ouverte ne doit pas être l’unique solution. Hormis l’option de négocier, l’exploration comme les préparations doivent avoir leur impact sur ces situations.
Les pièges constituent une autre facette de menace que l’on peut rencontrer dans un donjon. Plus ou moins mortels, comme présenter dans le manuel de Grimtooth, ils mettent vraiment en valeur les capacités liées à l’exploration dans un JDR. Plutôt que de se précipiter, les joueurs doivent y aller lentement. Il leur revient de chercher de nouvelles routes et des solutions faisant ainsi appel à des compétences qu’ils n’appréciaient pas jusqu’alors. Les joueurs vont explorer leurs personnages.