Cthulhu no Kami sort ce mai. Dans ce JDR français, les Grands Anciens envahissent l’archipel du Soleil Levant.
L’œuvre de Howard Phillips Lovecraft a eu un impact non négligeable sur la culture populaire. De la littérature en passant par les jeux vidéo et les JDR, on retrouve sa patte et ses personnages à différentes sauces.
Chtulhu et Japon, une combinaison gagnante
Au niveau de jeux de rôle en particulier, on ne présente plus le titre culte L’Appel de Cthulhu. Il est l’un des précurseurs du genre horreur-investigation et est même le jeu favori d’un grand nombre de rôliste. Au Japon, il serait même devant Donjons & Dragons en termes de popularité. Japon et AdC, ce sont ces deux univers que combine Cthulhu no Kami.
En effet, dans ce jeu de rôle de création française, on transpose l’horreur dans l’archipel d’Extrême Orient… Et dans son folklore ! Celui-ci est en effet très riche et avec tout de même quelques réinterprétations possibles pour coller avec le Mythe. Ainsi, le pitch est d’essayer d’assimiler le panthéon des Grands Anciens et leurs serviteurs avec les kamis et les yokai.
Cthulhu no Kami dans l’abîme du temps
Cthulhu no Kami exploite aussi la longue histoire du pays et tire profit de son évolution au fil des siècles. En jeu, ceci se traduit par le choix entre cinq époques dans lesquelles jouer. En plus de l’esthétique, cette décision affecte aussi les positions sociales des PJ ou encore l’importance de certains éléments.
Ainsi, les plus anciennes remonteront donc à l’ère Heian, une époque antique où le mysticisme tient une place centrale. Les conflits magiques comme celle des onmyoudou comme Abe no Seimei et Douman influencent ouvertement sur la politique.
Ceci est très différent de son exact opposé, l’époque moderne, notre monde contemporain. Ce temps où la magie état centrale est révolue, mais le conflit entre les forces pros et anti Grands Anciens au sein des sphères de la société nippone continuent. On la retrouve jusque dans la technologie et la culture populaire.
Entre les deux, Cthulhu no Kami propose aussi l’ère Edo, le temps des samurais qui inspire aussi La Légende des Cinq Anneaux. Ensuite, l’ère Meiji où le pays fait la transition vers la Révolution industrielle et connaît un choc culturel avec l’occident. Enfin, l’ère Showa revient sur l’entre-deux-guerres et le second conflit mondial. La place des Grands Anciens et donc des héros changent au fil de ces époques.
Des mécaniques sur mesure
Ces derniers sont appelés des eiyu, héros en japonais. Le meneur lui prend le titre de sensei, un enseignant. Le système qui régit leurs interactions est Chroniques Oubliées Modernes, une version du célèbre JDR de Black Book Editions.
Il ne s’agit pas d’un simple copier-coller, mais d’une adaptation afin de coller avec l’ambiance de Cthulhu no Kami. Parmi ces transformations, on compte, par exemple, l’ajout de certains éléments absents de Chroniques Oubliée, mais en phase avec du Cthulhu (le trait Mythe) ou la vision occidentale du Japon (une caractéristique Ki).
Une mécanique importante dans cette version de Chroniques Oubliées Modernes, c’est la balance karmique. Fortement liée à cette caractéristique Ki, elle représente la balance du groupe des personnages joueurs entre l’honneur (Giri) et le déshonneur (Haji). Grâce à cette balance, les participants peuvent mesurer la conséquence des actions des PJ et les rendent d’autant plus tangibles.
Il en va de même pour les profils. On retrouvera des classiques comme le criminel, le médecin ou encore l’investigateur, mais aussi des choix uniques au setting japonais comme la geisha ou le shinobi. La variable de l’ère historique peut influencer sur l’interprétation d’un profil et celui-ci peut encore être personnalisé par le joueur.
Cthulhu no Kami, un JDR massif
Le contenu de ce jeu est donc considérable. D’ailleurs, le lot complet, qui sort ce 6 mai 2024, vaut un total de 250 euros chez Philibert ! Il s’agit du pack Révélation et inclut toute la gamme que les contributeurs ont financée lors de la campagne sur GamesOnTabletop à la fin de l’année dernière.
Dans ce paquet, on retrouve d’abord deux livrets, l’un à destination des eiyu, l’autre pour le sensei. Chacune fait un peu moins de 300 pages et présente l’essentiel que chaque partie doit savoir afin de jouer à une partie de Cthulhu no Kami. Le sensei a aussi droit à un écran et un kit avec des aides ainsi que des livrets de personnages.
En plus de ces ouvrages essentiels, on y trouve aussi un livret pour chacune des cinq époques proposées. Ils font un peu plus de 100 pages. Un recueil de scénarios, le Recueil de Kaidan, donne un exemple d’histoire pour chacune de ces ères historiques. Une trentaine de fiches personnages complète le tout.