Pathfinder vs DnD est une question qui vient et revient sur les forums. Avec chacun leurs protecteurs et leurs détracteurs, existe-t-il vraiment une réponse définitive ?
Dans le monde des jeux de rôle, surtout de médiévale fantaisie, deux noms sont omniprésents. Donjons & Dragons 5e édition et Pathfinder 2e édition sont au coude à coude, parfois l’un prend les devants sur l’autre. D’autant plus avec la question de l’OGL, une partie du public du premier a songé à passer au second.
Deux jeux, deux frères ennemis?
Une décision motivée par la position de Paizo sur ce dilemme. On retrouve souvent l’argument que les deux ont suffisamment de points en commun pour que cette transition puisse se faire sans encombre. Après tout, ils partagent la même ambiance et utilisent un système de d20, quoi de plus normal vu que Pathfinder descend de la V3.5 de DnD.
Cette histoire remonte à la fin de la décennie 2000. Donjons & Dragons en était à sa 3e édition et allait passer à la 4e. Une série de décisions malheureuses sur les mises à jour du système lui ont cependant fait perdre de la vitesse.
À la place, le public a préféré un nouveau jeu, utilisant le système 3.5 grâce au Systems Reference Document ou SRD. La rivalité Pathfinder vs DnD avait débuté. De 2011 à 2014, la V1 de Pathfinder était numéro 1 des JDR. Une situation qui ne changera qu’avec le passage de Donjons & Dragons pour son édition actuelle, la 5E. Avec cette dernière, le père du jeu de rôle retrouve les devants. Et ce, quand bien même Paizo a sorti la V2 de Pathfinder.
Avec cela, leurs différences sont accentuées. Ce qui est plus important et intéressant que leurs points communs. Ainsi, si la question du meilleur n’est pas pertinente, ils ne s’adressent pas nécessairement au même public.
De même, une différence mineure ou non, selon comment on se poste est le monde. Les Royaumes Oubliées de Donjons & Dragons sont un monde iconique et en perpétuelle expansion, où toutes les aventures peuvent arriver. Ce qui n’est pas différent sur Gollarion de Pathfinder. Dans un cas comme dans l’autre, les meneurs peuvent créer leur propre monde à la place.
Pathfinder vs DnD : une question de complexité
La manière la plus simple de résumer les points de divergences de Pathfinder vs DnD, c’est la complexité de leurs systèmes. En conséquence, le jeu de Paizo se veut beaucoup plus complet et complexe que son concurrent. En comparaison, le JDR au dragon rouge se veut plus accessible au grand public et aux novices.
La création de personnages : DnD vs Pathfinder
Cette différence se retrouve dès la création de personnage. En partie du fait de son ancienneté (1974 !) Donjons & Dragons propose plus de races, une liste d’autant plus allongée par les extensions. Avec une soixantaine, il en a presque le double que Pathfinder…. mais ça s’arrête là.
Ce dernier propose nettement plus pour ce qui concerne la customisation des PJ. Entre le nombre de classes et de backgrounds (et leur profondeur), il y a déjà une myriade de décisions à prendre. Mais c’est sans compter sur les Dons.
Alors, les Dons sont une mécanique optionnelle de DnD vs une mécanique obligatoire de Pathfinder. Il s’agit de compétences spécifiques qui va permettre aux personnages de faire certaines actions, acquérir des pouvoirs, et plus.
Si dans Donjons & Dragons, il s’agit de petits bonus qui arrivent à des niveaux précis, Pathfinder en fait le plat de résistance. Ainsi, à chaque niveau, un PJ gagne un Don conféré par sa race, sa classe ou tiré d’une liste globale. Il en résulte une individualité croissante, même entre deux personnages de race et classe identiques.
Attention, si sur le papier, cela sonne comme un gros avantage de Pathfinder vs DnD, ce n’est peut-être pas le cas. D’une part, un tel nombre de choix ralentit énormément le processus de création. Mais, surtout, d’autre part, il peut conduire à une grande difficulté à choisir et augmente la possibilité de faire des erreurs.
Les combats dans Donjons & Dragons contre Pathfinder
Une question de tactique
Un inconvénient qui se retrouve aussi dans l’autre élément qui tend à attirer le public de ces jeux : les combats. Si globalement le système est le même avec les d20, la classe d’armure (CA), et autres attaques et sorts, c’est dans « l’action economy » qu’ils diffèrent. Ce terme désigne la gestion des actions en combat.
Dans Pathfinder vs dans DnD, on a une économie plus complexe. Donjons & Dragons se limite à une action, une réaction et du déplacement. Alors que Pathfinder offre trois actions, une réaction et des actions libres. Le système est beaucoup plus flexible et nécessite, encore une fois, de meilleures décisions que chez son homologue.
Pour continuer sur cette voie tactique, Pathfinder fait plus usage des conditions que Donjons & Dragons. Si elles sont secondaires chez Wizards, Paizo en a fait des éléments essentiels du gameplay. C’est grâce à elles que les joueurs sont censés pouvoir prendre l’avantage au lieu de privilégier nécessairement les dégâts.
DnD vs Pathfinder : l’importance du groupe d’aventuriers
Le travail d’équipe n’est d’ailleurs pas en reste : il est primordial dans Pathfinder. Pour comprendre cette différence de Pathfinder vs DnD, il faut s’intéresser à un changement : ceux des bonus. Donjons & Dragons permet de combiner les bonus d’une même source, d’où un seul personnage peut facilement augmenter ses chances de réussite. Ce n’est pas le cas dans Pathfinder.
En effet, étant donné que ce dernier les divise en trois sources où seule la valeur la plus élevée d’une même source s’applique. Par exemple : une arme avec un bonus +1 et un accessoire de +3 ne résulte pas en un bonus de +4. Le meilleur moyen pour gonfler les nombre donc est de multiplier les sources, et c’est là que le travail d’équipe entre en jeu !
Les mages peuvent ainsi donner des bonus aux guerriers qui en retour prennent des dégâts au front. Ce qui est d’autant plus important pour eux. La raison étant que les critiques (qui implique de doubler les dégâts) ne se calculent pas de la même manière. DnD se content de faire un 20 vs Pathfinder qui ne demande que de faire 10 au-dessus de la valeur nécessaire. Un mage avec une CA basse a plus de chance de recevoir des dégâts critiques.
La fin d’un conflit?
Cette liste est finalement non exhaustive. Si l’on devait aller en profondeur dans les classes et leurs mécaniques ou comparer les prix, il y aurait beaucoup à dire.De plus, un autre facteur concerne de plus en plus les rôlistes : l’éthique. En effet, Paizo a une bien meilleure réputation que WotC et Hasbro quant au traitement des employés et la considération des clients. Un point qui fait de plus en plus pencher la balance en 2024.
Dans cette même optique, après les discussions autour de la propriété intellectuelle dans le JDR, Pathfinder a décidé d’autant plus se différencier vs DnD. Ainsi, bien qu’il hérite de beaucoup de la 3.5 de son grand-frère, il cherche à se débarrasser de tout ceci dans sa grande mise-à-jour de 2024. Par exemple, la mise à jour de Paizo abandonne les races inédites à DnD comme les Drows et l’obligation d’un alignement.
Ironiquement, DnD tente de suivre l’exemple de son rival. Avec la version 2024, le jeu se veut plus inclusif que jamais et modifie certaines de ses mécaniques. Du côté du lore, même Salvatore cherche à présent à expliquer de manière plus nuancé l’univers des elfes noirs de Drizzt.
D’ailleurs, on constate que le duel Pathfinder vs DnD ne correspond plus à la réalité. En effet, là où le choc de la 3.5 a donné naissance au premier, celui-ci a engendré une poignée de titres qui se revendiquent ou que l’on revendique comme les « DnD Killer ». Paizo a utilisé le SRD de WotC pour créer Tales of the Valiant, Critical Role a choisi de favoriser la narration avec DaggerHeart, MCDM prépare un jeu très tactique et DC20 se veut être l’évolution naturelle de DnD 5e.