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Horrifique : de l’horreur à la Lovecraft

Le logo du JDR Horrifique

Horrifique est le coup de cœur du GRoG pour ce mois de juin. Découvrons son approche originale du jeu d’horreur qui lui a valu cet honneur !

Chaque année, l’équipage du Guide du Rôliste Galactique (GRoG) met en avant un jeu de rôle à mettre en avant par un édito. C’est parmi ces nominés qu’ils vont sélectionner le GRoG d’Or au mois de mai l’année prochaine. Pour ce mois de juin, c’est un JDR d’horreur qui a gagné le jury : Horrifique.

HPL dans les JDR

Après quelques années de financement participatif, de travail, de révision et d’essais, la version finale d’Horrifique a été livrée eau mois d’avril 2023. Sous la forme d’une boîte, ce jeu propose de faire revivre aux joueurs des récits dans le style original d’Howard Phillips Lovecraft.

Les jeux de rôle basés sur l’univers du Maître de Providence ne sont pas nouveaux. L’exemple le plus connu est assurément L’Appel de Cthulhu, nommé d’après une nouvelle qui porte ce titre. En 40 ans, le jeu a connu diverses versions et variations pour satisfaire les désirs des joueurs.

Cependant, ces jeux visaient plus à faire vivre des histoires dans le monde du Mythe. Ils incluaient de plus en plus d’éléments mécaniques pour les différentes créatures du canon lovecraftien.

Plus tard, d’autres jeux ont décidé de proposer leurs variations de l’approche à l’aspect horrifique de l’œuvre de l’auteur. On en a parlé récemment. Et ils varient grandement, allant de la petite simulation de l’AdC à l’ambiance X-Files de Delta Green, mais comprend aussi des jeux où l’on se bastonne ouvertement avec les créatures du mythe. Un acte quasi-impensable dans l’esprit des romans d’origine, malgré quelques interventions héroïques bien présents dans le canon de l’univers.    

Par conséquent, certains fans déplorent que les JDR lovecraftiens se détournent de ce qui fait le cœur de son travail. HPL, ce n’est pas seulement des lieux, des dieux et des monstres iconiques avec une esthétique tentaculaire. Ecrire du Lovecraft implique aussi une forme d’horreur et un style littéraire précis.

Du Lovecraft sans Cthulhu, le pari Horrifique

C’est cette expérience que Frédéric Ghesquière et Bastien Wauthoz veulent retranscrire dans un jeu Propulsé par l’Apocalypse. Horrifique a donc vu le jour ! C’est cette originalité que le GRoG a saluée chez ce titre. Par différents éléments mécaniques, les joueurs et l’Obscurité peuvent raconter ensemble une histoire qu’ils improvisent au fur et à mesure.

C’est le premier point qu’ils soulignent, suivi par l’emploi de l’Horloge de l’Horreur. Un outil qui permet de donne rune croissance à l’horreur au fur et à mesure d’une partie d’Horrifique. C’est de cette manière que le jeu simule comment Lovecraft dévoilait progressivement l’horreur dans ses écrits.

Ce n’est pas le seul matériel livré avec le jeu. Ainsi, si on consulte la page du jeu sur la boutique de Black Book Editions, on apprend que la boîte contient tout un kit. Un écran, des cartes, des fiches effaçables, des aide-mémoire, les livrets… et bien plus !  

 Le jeu se prête donc à une prise en main rapide, pour un one-shot de quelques heures. Il ne conviendra peut-être pas à tout le monde cependant. D’abord parce que le jeu se détache de l’idéal habituel du JDR, il est plus play to lose. C’est-à-dire qu’il tend vers la fin tragique des PJ (quoi de plus normal dans un conte lovecraftien ?)

L’absence d’un système de combat va aussi dans ce sens. Comme le souligne l’auteur dans les Actual Play, les règles font que tenter de combattre les horreurs amène à la mort du personnage. Horrifique est donc une expérience particulière, à essayer pour les fans de HPL et qui recherchent un jeu à part.     

Au-delà de la boîte de jeu

Après avoir testé le jeu pendant une année, je ne peux que continuer à recommander Horrifique. D’ailleurs, plus qu’un jeu qui se suffit à lui-même, il constitue aussi un compagnon idéal pour d’autres systèmes.

En effet, que ce soit ses mécaniques de base ou son matériel, je suis parvenu à greffer les éléments du jeu assez aisément sur des titres narratifs comme Moonlight On Roseville Beach, Ironsworn ou encore Tomorrrow City. Il fonctionne ici comme un oracle pour jouer en solo en rythmant la partie et en générant la surprise.

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