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Kobold, un inconnu très familier

« Kobold », voilà un nom que les férus de fantaisie en général et de jeux de rôle en particulier connaissent. Mais qui est-il ?

Les jeux de rôle s’inspirent énormément des mythes et légendes pour peupler leurs propres histoires. On y retrouve bon nombre de créatures plus ou moins familières, dont un petit bonhomme, le kobold.

Kobold : du compagnon protecteur de la maison…

Les kobolds trouvent leurs racines dans la mythologie germanique. Dans le folklore allemand, ils étaient, à l’origine, des lutins du logis. Par conséquent, ils étaient des esprits domestiques.

Ils vivaient alors dans les maisons en compagnie des hommes. « En compagnie » parce que le kobold pouvait aider la famille qui y vivait avec leurs corvées et les protégeait des ennemis. Les familles observaient des rites pour assurer la bienveillance de celui-ci.

Ces créatures de folklore n’avaient pas une apparence définie. On les disait tantôt invisibles, tantôt ressemblant à des objets, des éléments ou des êtres humains. Dans ce cas, leurs tenues reflétaient celles des humains de son environnement. Ainsi, le kobold du village s’habillait en paysan, celui d’un bateau en marin, etc. Il allait jusqu’à partager une durée de vie similaire !

Dans cette forme humanoïde, le kobold est vu comme un petit être (30 à 90 cm), laid, à la peau verte ou brune. Tous leurs représentants ne se valaient pas cependant. Certains ne vivaient d’ailleurs pas avec les hommes. Ils étaient plus vils et sauvages que leurs cousins et avaient leurs repères dans les grottes ou les marais.

… À un ennemi

Cette version a été d’autant plus popularisée par un grand changement dans le monde germanique : l’arrivée du Christianisme. Comme de nombreux êtres mythiques, héroïques, voire divins, la généralisation de celle-ci a conduit à l’abâtardissement du kobold. De fée du logis, il est chassé hors des lieux d’habitation des hommes d’où il les menace.

Sa représentation dans les JDR

C’est cette image négative du kobold que la fantaisie et, par extension, le jeu de rôle va d’abord exploiter. Pour rappel, le premier des JDR était la première édition de Donjons & Dragons et il comptait déjà sa présence. C’était alors un être humanoïde en armure avec une tête canine.

Cette représentation reste populaire dans l’imagerie de la fantaisie japonaise où DnD arrive dans les années 80. Les plus vieux les auront peut-être reconnus dans l’une des œuvres fondateurs de la Dark-Fantasy nippone : Chroniques de la Guerre de Lodoss. Mais revenons en occident !

Avec les éditions successives de Donjons & Dragons, le kobold quitte cette apparence canine pour le look que l’on reconnaît plus à présent : celle d’un humanoïde lézard. À partir de la 3e édition, le kobold devient de plus en plus assimilé à une créature qui est son exact opposé, le dragon.

En effet, la majestueuse mascotte de DnD est massive, puissante, sage et puissante. En contraste, le kobold est présenté comme un petit être bête, couard, faible et qui compense cela par le nombre. Aux côtés du gobelin, il est en général considéré comme la chair à canon sacrifiée par les grands méchants….et une source d’expériences et de premiers exploits pour les nouveaux aventuriers. Les jeux vidéo et les autres JDR l’exploitent souvent de même.

La réhabilitation du kobold : toujours vilain, mais attachant

Des kobolds dans DnD

Malgré cette situation, les créateurs des JDR vont développer le kobold et surtout, sa société. Ceci va humaniser le kobold. En fonction des univers, ils vont avoir une organisation sociale, une culture, de l’artisanat, et être considérés comme de réels parents des dragons. Le kobold de fantaisie vit en général sous terre et en groupe, excluant les autres races.

Ces dernières années, les rôlistes se sont d’autant plus pris d’affection pour ces petits êtres. Ainsi, au même titre que les anciens « suspects habituels » (gobelins, orcs, elfes noirs…), les kobolds sont de plus en plus réhabilités.

D’abord, les options de jeu permettent d’en incarner. Entre les mains des joueurs, il n’est plus nécessairement un être faible et détestable, il gagne en profondeur et, pourquoi pas, en héroïsme. L’unité devient leur force et la lâcheté apparente, une ruse.

Ensuite, des entités spécialisées dans le JDR ont choisi le kobold comme mascotte. C’est, par exemple, le cas de Kobold Press, une boîte d’édition américaine qui a ouvert ses portes en 2006. En France, la jeune entreprise Kobold Érudit a été lancée en 2021. Les créateurs sur YouTube l’ont aussi adopté. Pack Tactics a littéralement un kobold bleu (juste appelé Kobold) comme mascotte et Den of the Drake a son fidèle sous-fifre, Larry.

Enfin, cette image du petit laquais est embrassée avec humour dans un jeu de rôle un peu spécial, Kobolds Ate My Baby ! Dans ce jeu, les joueurs incarnent des sbires au service du roi Torg. La table est invitée à donner leurs meilleures imitations pour maintenir l’ambiance…. Avec la possibilité pour les kobolds de connaître une fin horrible ! Certaines choses ne changent pas, la vie de kobold n’est vraiment jamais facile dans le monde de la fantaisie.

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