Games Workshop est une marque de référence dans le domaine des figurines. Aussi appelés « mini », ce sont des accessoires essentiels pour certaines tables.
Games Workshop ou GW est une entreprise britannique spécialisée dans la création de figurines pour les jeux de plateau. Elle possède de nombreuses licences.
La folle histoire de Games Workshop
Du backgammon à DnD
GW trouve ses racines en 1975 avec trois protagonistes : John Peake, Ian Livingstone et Steve Jackson. Alors, colocataires, ils se définissent comme des « fanatiques » de jeu et décident alors d’en lancer une entreprise.
Celle-ci portera le nom de Games Workshop, une référence à leur manière de travailler : tout est alors fait par eux-mêmes, à la main. Ils travaillent le bois pour faire plateaux et pions. En particulier, ils font des accessoires de backgammon.
En plus de cela, les trois amis publiaient une newsletter, Owl & Weasel. Par le plus grand des hasards, un numéro de celui-ci va parvenir à Brian Blume, un associé de Gygax au sein de TSR. Ce dernier va alors leur envoyer un exemplaire de leur produit phare : Donjons & Dragons, et changer la trajectoire de GW.
En effet, suite à cela et à peine quelques mois après la fondation de Games Workshop une dissension apparaît entre les trois amis. Livingstone et Jackson voient du potentiel dans les nouvelles formes d’amusement comme le jeu vidéo et le JDR. Peake qui préfère les « jeux traditionnels » préfère quitter GW.
Games Workshop se met aux JDR
Nous sommes donc toujours en 1975 quand Games Workshop prend cette nouvelle voie. L’entreprise devient l’importateur britannique de DnD. Et dès la fin de l’année, elle organise le premier Games Day, « La plus grande convention dédiée aux jeux de la Grande Bretagne » rapporte le Time.
Suite à leur succès commercial de vente par courrier, ils sont obligés de quitter le local qu’ils louaient en 76. L’année 1977 est une année chargée pour la petite entreprise. La deuxième édition des Games Day, le premier D & D Day, et la fin d’Owl & Weasel pour un nouveau périodique, White Dwarf.
Ce dernier s’impose comme le magazine de référence pour les amateurs de JDR. Le nom est un clin d’œil aux univers de la fantasy (la race naine) et de la science-fiction (un phénomène astrologique). Une double référence qui est finalement un prélude au futur de l’entreprise….
Mais, d’abord, nous sommes en 1978 et Games Workshop ouvre sa première boutique à Londres. Les photos montrent le succès de la firme qui tente aussi de proposer d’autres gammes de jeux de rôles. Ces autres grands noms incluent Call of Cthulhu ou encore Middle-earth Role Playing.
GW grandit en cette fin de la décennie 70 et dans la première moitié des années 80. Le nombre d’employés est à la hausse de même que les points de vente. Pour ainsi dire, on considère toujours Games Workshop comme LA figure majeure des jeux en Grande-Bretagne dans les années 1980. Des succursales étrangères sont même ouvertes.
La fin d’une époque…
Ian Livingstone et Steve Jackson sont toujours aux commandes quand GW se lance dans un nouveau marché. En 1979, ils annoncent dans le numéro #11 de White Dwarf l’acquisition d’une jeune entreprise, Citadel Miniature. Ils sont pratiquement les inventeurs d’un nouveau marché, celui des miniatures, des minis, des figurines utilisables pour les jeux de plateaux ou la collection.
Suite à une rencontre, celle de Geraldine Cooke, Livingstone et Jackson se lancent dans une nouvelle aventure. Il s’agit de la série de livres Fighting Fantasy. Cette gamme mélange un livre dont vous êtes le héros avec le système de jet de dés des jeux de rôle. Ils se concentrent sur cette voie et vendent leurs droits sur Game Workshop à Tom Kirby et Bryan Assel.
Warhammer, la corne d’abondance de GW
La firme GW va développer son marché des minis. Le véritable tournant pour l’entreprise a été la création de Warhammer Fantasy Battle ou Warhammer Fantasy en 1983. C’est un mélange de wargaming historique et de fantaisie. Son frère, Warhammer 40 000, est créé en 1987. Hormis ces licences maison, Games Workshop a aussi des droits sur une partie de l’œuvre de Tolkien.
Les Warhammer sont les fers de lance de Games Workshop. Fantasy Battle se déroule dans un univers médiéval fantastique, tandis que Warhammer 40k est un univers de science-fiction dystopique situé dans un futur lointain. En 1997, l’entreprise se déplace à Lenton, à Nottingham. Ces nouveaux locaux accueillent encore aujourd’hui le Warhammer World.
Warhammer World est un lieu incontournable pour les fans de l’univers de la franchise. Il compte un musée, une boutique, une galerie d’exposition, des ateliers de peinture et un restaurant. Sur son aire de jeu, les joueurs peuvent faire s’affronter leurs armées.
Une affaire de passionnés
Les parties de Warhammer ont des règles complexes. Mais, en résumé, ils consistent à construire des armées personnalisées. Les figurines sont très détaillées et sont souvent peintes à la main par les joueurs aux couleurs de leurs armées. Ces troupes sont ensuite rassemblées pour combattre l’armée d’un autre joueur dans une bataille au tour par tour.
Games Workshop a diversifié ses gammes dans les jeux de cartes, les jeux vidéo et la littérature. En plus de Warhammer, Games Workshop a donc pu sortir de nombreuses autres propriétés, telles que la série des Blood Bowl.
Games Workshop est connue pour la qualité de ses figurines. Elles sont souvent vendues non peintes, ce qui permet aux joueurs de personnaliser et de peindre les figurines selon leurs préférences. Ces miniatures sont en très détaillées et souvent considérées comme des pièces de collection en elles-mêmes.
Ce hobby est encore plus un domaine de niche que les jeux de rôle, ce qui en fait un passe-temps très coûteux. En effet, les miniatures peuvent coûter de quelques dizaines à centaines d’euros. Les pièces de collection s’arrachent au millier d’euros. Il ne faut pas oublier qu’il en faut des dizaines pour se faire une armée et c’est sans compter le matériel de peinture !
Pourtant, au fil des ans, Games Workshop a également créé une forte communauté de fans et de joueurs. Ils organisent des événements réguliers dans les magasins à travers le monde. Cette année 2023, en janvier, GW a annoncé la tenue d’un championnat du monde de Warhammer qui se tiendra en novembre à Atlanta.
Le Chaos et l’Ordre dans le futur de Warhammer chez Games Workshop
Cependant, tout n’est pas rose pour Games Workshop, comme la filiale de Hasbro, Wizards of the Coast. Déjà hué pour son antagonisme aux productions des fans, la firme de Warhammer a récemment fait face à des critiques pour sa politique commerciale. Et pour cause, le développement d’une nouvelle technologie, l’impression 3D.
Ces dernières années, un nouveau marché tiers de produits Warhammer s’était développé, en particuliers de figurines produites par impression 3D. Un modèle pas si différent de ce que l’OGL permet pour certains jeux de rôle.
Ces figurines reviennent moins chères que celles de Games Workshop et on accuse la pratique de « ruiner 40 K ». Ces deux dernières années, l’entreprise a usé de son droit de copyright pour faire stopper la production de centaines de modèles.
La situation est d’autant plus renforcée par son inaction face à la prolifération des spéculateurs. Ces derniers causent une inflation sur les prix des minis et font que les gammes de GW sont onéreuses par rapport à d’autres comme BattleTech. D’autant plus que leurs relations avec les boutiques de revendeurs ne s’améliorent guère
Les débats sur la question ne sont pas encore clos. Toujours est-il que le monde de Warhammer a aussi profité du nouveau souffle de la culture geek. Amazon, qui diffuse sur Prime The Legend of vox Machina, préparerait des productions tirées de la gamme 40 K.
Dans le casting, on retrouve une célébrité du 7ème art et geek confirmé, Henry Cavill, fraîchement sorti du rôle de Geralt pour la série The Witcher. Sera t’il plus proche d’Halo ou de Fallout, seul l’avenir pourra le dire?