Parmi les univers de JDR, le cyberpunk est un des univers particulièrement appréciés. Il existe une gamme dédiée, bien sûr, mais, existe-t-il d’autres alternatifs ?
Le cyberpunk est un sous-genre de la science-fiction. Il est né dans un contexte particulier, est devenu son genre à part avec son public avant de devenir une gamme de jeu de rôle.
Le cyberpunk, des origines aux JDR
Historiquement, le Cyberpunk est apparu dans les années 80. Dans le monde des punks, il suit chronologiquement le dieselpunk ou l’atompunk. Ainsi, il se reconnait par avec son enracinement dans les technologies cybernétiques là où le steampunk idéalise la vapeur, par exemple.
L’esthétique cyberpunk se reconnait aisément, on y trouve des sociétés à la technologie très avancée, quasi-miraculeuse, avec aussi beaucoup de néons. Contrairement à ce que ces apparences laissent apparaître cependant, ces sociétés sont loin d’être idéales. En effet, elles sont plutôt une critique de la décadence urbaine où science et capitalisme ne connaissent aucune limite. Les JDR qui mettent en avant le cyberpunk reprennent ces codes et les utilisent.
D’autant plus que les années 80 marquent l’apparition de l’informatique auprès du grand public et surtout d’un grand réseau : Internet. La paranoïa et l’implication négative de tout cela sont explorées dans la littérature. Les pionniers du genre posent les bases du monde cyberpunk typique.
Le contexte profond du cyberpunk
Les univers cyberpunk mettent en scène des mondes urbains, pas si éloignés des nôtres. Cependant, dans ces villes, la technologie de pointe contraste avec la ruine et la misère, parfois localisées dans certains quartiers. Les personnages de cyberpunk sont gris. Ce sont des marginaux, des hors-la-loi modernes. La figure du hacker en particulier est mise à l’honneur.
Le cyberpunk est présent dans la culture populaire. Le cinéma est le premier à s’emparer du phénomène à travers films tels que Blade Runner, RoboCop ou encore The Matrix au cours des décennies 80-90. En parallèle, la première édition du JDR Cyberpunk sort en 1988. Le monde du jeu vidéo n’a pas tardé avec d’abord Deus Ex en 2000 et plus récemment : Watch Dogs et Cyberpunk.
Actuellement, le genre connaît un regain d’intérêt. Il n’y a qu’à voir la franchise éponyme, Cyberpunk, mais pas seulement, qui rencontre le succès entre jeu de rôle, anime, jeux vidéo. Quoi de plus normal finalement dans notre monde ? Le développement de la réalité virtuelle, le cyber espionnage, l’apparition de grandes technocraties, la militarisation de l’intelligence artificielle…
En quelque sorte, ne vit-on pas déjà dans un monde cyberpunk ?
Le cyberpunk dans les JDR
L’essentiel du contexte
Mais passons les débats sociaux malgré qu’ils puissent être intéressants comme inspirations pour les parties de JDR dans un monde cyberpunk. Avant de parler de la gamme légendaire, on va juste établir qu’un jeu de rôle dans ce contexte se doit de retranscrire cette ambiance.
Elle devrait emporter les joueurs dans des aventures qui se déroulent dans un futur, plus ou moins proche, mais dystopique. La technologie avancée y a transformé la société. Les joueurs incarnent donc des personnages qui traversent un monde urbain sombre et dangereux, avec de grandes corporations au pouvoir et où la criminalité informatique est omniprésente.
Le représentant le plus célèbre dans le monde des jeux de rôle reste cependant la gamme éponyme. Cyberpunk capture tout ce qui fait le genre, de son esthétique à son ambiance et aux éléments qui font partie de son système (hacking, implants,…). Pour autant, il ne s’agit pas de la seule licence à le proposer.
Divers représentants du Cyberpunk
Du côté des autres éditeurs, on retrouve aussi d’autres JDR Cyberpunk avec des styles très différents du jeu de référence. Ainsi, par comparaison à ce dernier, Cy_Borg applique la philosophie OSR avec des règles simples et un jeu stylisé très létal. Dans des styles alternatifs, on trouve Neon City, un des cousins de Tomorrow City et qui a une approche narrative ou encore le système générique et très complet de GURPS qui a des extensions dédiées au genre dans sa large panoplie de modules.
Chez Free League, on s’est fait une spécialité récemment d’adapter des licences en jeu de rôle. Par conséquent, la firme suédoise propose aussi une gamme dédiée à l’une des productions qui a façonné le genre du cyberpunk : Blade Runner. Ce dernier tourne sous une valeur sûre, à savoir leur système Year Zero et a même gagné des prix en 2023.
Enfin, la fantasy et la magie ont aussi leur place dans l’univers du cyberpunk. En effet, il existe des titres qui savent combiner l’arcane avec le cyberpunk, Shadowrun, en premier, notamment dans le JDR, mais on peut aussi citer les jeux Shin Megami Tensei. Les jeux originaux, mais aussi les branches Soul Hackers et Digital Devil Saga ont des éléments de cyberpunk.
La gamme JDR Cyberpunk
L’alternative la plus simple reste toutefois de se rabattre sur le ténor du genre : la gamme Cyberpunk de R.Talsorian Game. Elle a été créée en 1988, comme mentionné plus tôt, avec Cyberpunk 2013. Son auteur est Mike Pondsmith.
Depuis son lancement, ce jeu a beaucoup avancé. Après Cyberpunk 2013, ce JDR a eu de nouvelles éditions qui continuent d’avancer dans le temps et de faire évoluer son lore. Ainsi, le dernier en date s’appelle Cyberpunk Red, sorti en 2020. Une nouvelle boite d’initiation sortira en juin 2024 avec une emphase sur l’année 2077 et l’animée Cyberpunk : Edgerunners.
Globalement, le jeu a été conçu pour être joué avec un système de jeu de rôle propre à l’éditeur. Il est le deuxième jeu à avoir fait usage de l’Interlock System. Un système basé sur des dés 10. Du reste, les joueurs créent des personnages en utilisant des règles définies et interagissent avec l’univers de jeu par des dialogues et des actions.
Les personnages dans les mondes cyberpunk
Au niveau des personnages, le JDR Cyberpunk met les joueurs dans la peau des figures marginales si chères au genre, mais pas seulement. Il utilise un système de rôles qui est l’équivalent des classes dont on a l’habitude dans le langage habituel des jeux de rôle.
Dans les stéréotypes incontournables, on retrouve bien sûr les figures high-tech. Le hacker de service est le rôle du Netrunners. Hormis lui, on retrouve aussi d’autres spécialistes de la technologie : les inventifs Techies et les spécialistes de la médecine, les Medtechs.
D’autres rôles remplissent des fonctions différentes, mais toutes aussi intéressantes. Les Solos sont donc les combattants du groupe tandis que les Fixers sont les rois du recel. Il existe aussi d’autres rôles comme les Corporalistes, les Nomades, les Rockers,… Tous ont leurs spécialités pour survivre dans le monde impitoyable de Night City.
Night City, un terrain de jeu parfait pour le JDR
Night City est la gigantesque ville où se déroule l’action dans les JDR Cyberpunk. Il s’agit d’une gigantesque ville où se côtoient mégapoles futuristes, zones industrielles désolées et bidonvilles. Elle a sa propre histoire qui a été détaillée au fur et à mesure des éditions du jeu.
En résumé, l’histoire de Cyberpunk est une réalité alternative dystopique. Elle diverge de la nôtre en 1994. C’est alors qu’une série d’évènements fait perdre leur place dominante aux gouvernements. À la place, ce sont les grandes corporations technologiques qui règnent sur la population. Elles sont omniprésentes et sont même armées.
Les guerres entre ces corporations, ou guerres corporatistes finissent par monter en intensité. Des armes de destruction massive sont employées dont une bombe nucléaire qui explose sur Night City. La dévastation fait entrer la ville dans l’Ère du Rouge où se déroule l’édition Red, en 2045.
Vous l’aurez compris avec cette prémisse, les corporations sont souvent en conflit avec les joueurs. David contre Goliath. D’un côté, les corporations sont puissantes, riches, avec leurs forces armées privées. En face, les joueurs doivent compter sur les moyens qu’ils réussissent à rassembler en marge du système contrôlé par les corporations. Les rapports de force sont au cœur du jeu.