Patreon est un nom auquel on n’échappe plus sur Internet au cours de la dernière décennie. Il s’agit d’une plateforme où des créateurs ont pu se trouver une niche économique dont des créateurs de JDR.
Patreon est un site de financement participatif permettant à des créateurs de se créer une source de revenus à travers une plateforme de monétisation. Ceux qui leur donnent de l’argent sont leurs fans même, leurs « patrons ».
Aux origines d’une licorne : Patreon
La plateforme Patreon a été fondée en 2013 par Jack Conte et Sam Yam. Selon leur version, l’idée leur est venu en réalisant à quel point la vie de créateur est difficile, voire parfois injuste… En effet, en 2012, Conte et sa femme étaient musiciens indépendants et venaient de suer sang et eau pour leur dernier clip qui n’a pas été un franc succès.
C’est alors que lui et Yam, aussi musicien, discutent de comment ils pourraient remédier à cette situation et monter leur propre affaire par la même occasion. Leur idée : connecter directement les portefeuilles des artistes à ceux de leurs fans. Ainsi, Patreon était né. La valeur du site avait atteint le milliard de dollar en 2020 et continue sur sa lancée.
Un principe simple mais qui rapporte
Le créateur se créée une page sur Patreon et ses fans l’y rémunèrent directement. Les offres sont laissées à la discrétion de chacun, mais en général, on compte deux modèles : le paiement mensuel ou le paiement par création. En échange, le créateur donne accès à des productions exclusives à ceux qui paient.
Certains opèrent aussi selon un système de palier. C’est-à-dire que les patrons sont divisés en niveaux en fonction de la somme donnée, et ils reçoivent une contrepartie en fonction. La contrepartie peut aller de la symbolique gratitude à des services conséquents comme des productions personnalisées.
Et Patreon dans tout ça ? Le site tire bien sûr son épingle du jeu. Il touche une part minime des revenus qui va de 5% à 12% en fonction de critères comme le type de compte du créateur. Il existe aussi des frais, couvert par le créateur ou le patron, et qui s’élèvent de 2,9% à 5%.
Les JDR sur Patreon
Dans le monde du JDR, Patreon a pu contribuer à sa renaissance au cours des années 2010. Beaucoup de créateurs de contenus autour du jeu de rôle tirent leurs revenus de la plateforme. On trouve de tout dans le lot, des fiches personnages préfabriquées, des modules, des fanzines, voire des services de meneur de jeu.
En particulier, certains possèdent aussi une chaîne YouTube et utilisent le site de financement pour proposer du contenu complémentaire ou additionnel en rapport à celui-ci. Entre autres, Tulok the Barbrarian ou encore DnDbuilds y mettent en ligne des fiches personnages préfabriquées inspirées de personnages populaires ; d’autres encore proposent des collections entiers de zines avec des aventures, des options additionnelles de leurs créations…
Patreon n’attire pas que les YouTubeurs. En effet, certains auteurs de contenus pour le jeu de rôle y présentent exclusivement leurs créations comme le cas des cartes de Czepeku. Cet écosystème peut exister grâce à la particularité du marché de JDR.
La majorité de ces contenus rentrent dans ce que l’on appelle le homebrew. C’est-à-dire du contenu maison créé par un individu pour un système qui existe. Pour beaucoup, il s’agit de la force de la 5e de DnD, la facilité avec laquelle on peut créer, partager et profiter financièrement de ces créations.
C’est d’ailleurs cet équilibre que Wizards et Hasbro avaient menacé lors du scandale de l’OGL. Plutôt que de limiter le public seulement par leurs droits sur leurs propriétés intellectuelles, ces compagnies ont tenté de saisir le contrôle du marché, y compris prendre une partie des revenus des créateurs sur des sites comme Patreon. Ceci a conduit aux réactions de la communauté. L’ORC et les différentes alternatives ou « DnD Killer » sont aussi un moyen pour ces rôlistes de continuer à profiter de leur labeur.