La fiche personnage est un élément incontournable dans le système du JDR. Comme il ne peut y avoir de jeu de rôle sans personnage joueur, il ne peut y avoir de PJ sans sa fiche.
Tout comme chacun d’entre nous a ses papiers d’identité, la fiche personnage en est l’équivalent pour les personnages, en particulier ceux des joueurs. Mais remplir cette fiche est aussi un de ces plaisirs des jeux de rôle qui parle aux passionnés.
La fiche : papier d’identité du personnage
Littéralement, la fiche personnage est un document qui décrit le personnage. Définissant donc ce dernier, il a trois rôles. Il donne une forme écrite aux idées du joueur, transcrit le concept du personnage en mécaniques de jeu et assiste le meneur et le joueur dans la création.
La personnalité
La création d’un personnage est toujours une activité excitante qu’elle soit pour un roman, un jeu vidéo, un jeu de rôle… Cette tâche commence dans l’imagination avec des idées vagues qui définissent le personnage.
La fiche personnage, c’est là où l’on choisit les idées que l’on va garder. On y inscrit donc l’identité du personnage : son nom, son apparence, des détails sur sa vie… C’est d’ailleurs une sensation plus que satisfaisante d’enfin coller (ou dessiner !) une représentation de celui-ci sur la fiche.
Entre autres, la fiche contribue à l’immersion du joueur. Elle est préfabriquée par les auteurs du jeu de rôle. Cela signifie qu’elle peut ne pas contenir toutes les informations que le joueur voudrait mentionner. Nous recommandons donc, sans trop en faire non plus, d’avoir une feuille supplémentaire pour prendre des notes, coucher ses pensées par écrit, etc.
Un outil mécanique
La fiche personnage a aussi le rôle pratique de permettre de traduire le concept de celui-ci à travers les mécaniques de jeu. Pour cela, elle renferme généralement des informations telles que les statistiques que les joueurs remplissent suivant les règles.
C’est une étape qui permet aussi de mettre tout le monde sur la même page en délimitant plus ou moins clairement ce que chaque personnage peut réaliser. D’une certaine manière, c’est ce qui permettrait d’avoir un personnage basé sur Superman et un autre sur Arsène Lupin équitablement dans DnD.
Hormis les nombres, la fiche peut aussi contenir un encadré destiné à « l’inventaire ». Il s’agit là de l’ensemble des objets ayant une importance en possession du personnage en modifiant ses statistiques par exemple.
Un guide narratif
Pour finir, la fiche personnage aide les joueurs et le meneur dans la création et l’évolution du personnage, car elle leur sert de guide. Elle correspond à une archive complète de l’historique du personnage, y compris de son background, sa vie avant le début de la partie.
Il y a aussi une part de satisfaction pour les joueurs à voir cette fiche évoluer et suivre la progression de son personnage. Elle est ainsi la cristallisation de la mémoire des parties successives sur des années, voire des décennies.
On la retrouve sous cette forme aussi dans d’autres domaines que le JDR. Elle assure par exemple aux auteurs de romans ou de films afin qu’ils puissent vérifier que le personnage garde sa cohérence tout au long du récit.
Les PNJ
Les personnages non-joueurs peuvent aussi avoir leurs fiches. Cependant, en raison de leur nombre et la variation de leur implication et leur importance, elles n’ont pas nécessairement à être aussi approfondies.
Ainsi, pour les mobs (les gardes, gobelins et autres monstres sans nom), il suffit de petites fiches avec les informations mécaniques essentielles, en particulier pour le combat. Ces fiches peuvent même être recyclées ou réutilisées avec de légers changements !
Par comparaison, les personnages centraux, alliés ou non aux joueurs, méritent un traitement équivalent à ceux des PJ. Dans ce cas, leur fiche de personnage est une variante de celle des personnages joueurs suivant majoritairement les mêmes règles.
Aller plus loin avec sa fiche personnage
Des fiches personnages les plus simples à des œuvres d’art
Une fiche n’a pas à être compliquée et à faire plusieurs pages. En fait, la première version de Donjons & Dragons n’en avait pas. À défaut d’une vraie fiche à compléter (qui reste tout de même l’option la plus esthétique), une simple feuille peut faire l’affaire.
Et qu’en est-il d’enrichir l’expérience de jeu à travers la fiche personnage ? C’est tout à fait possible aussi, en ajoutant un peu de saveur à celle-ci. Pour cela, on peut tout simplement la personnaliser pour refléter l’univers, d’ailleurs c’est pratiquement toujours le cas à présent. Les fiches de certains jeux comme Tomorrow City ne sont pas seulement pratiques, mais aussi esthétiques.
Combiner une fiche avec un journal de campagne est aussi une idée très répandue. En particulier dans le cas des JDR en solo, surtout ceux basés sur un système de journaux, ils donnent réellement l’impression d’immersion dans la peau du PJ tandis que l’on rédige progressivement son aventure. Fabriquer son propre journal peut être une bonne idée avant de se lancer.
Accessoires et variantes, la fiche comme outil pratique
Plus rare, mais tout aussi sinon plus immersive, c’est l’utilisation d’accessoires pour accompagner la fiche. Ce sont par exemple des pièces pour simuler la richesse ou toute autre ressource consommable comme les jetons de poker dans Dust Devil.
Comme ce dernier, les jeux de rôle dont les mécaniques reposent sur l’utilisation d’une ressource meta sont les systèmes qui nécessitent le plus l’incrustation de ces objets dans leurs boîtes. La présence physique ne simplifie pas seulement la gestion des parties, mais donnent une certaine personnalité aux jeux. Horrifique, Fallout, Ironsworn, et plus récemment Daggerheart facilitent la gestion de ceux-ci avec ce genre de jetons.
Certains systèmes ne demandent pas seulement que chaque personnage possède sa fiche individuelle, mais que le groupe fasse une fiche collective. Dans ce cas, c’est une fiche qui définit les personnages joueurs en tant que groupe, elle joue toujours les mêmes rôles que la fiche personnelle, mais à l’échelle du groupe.
Blades in the Dark fait partie des références en termes de ce mécanique, puisqu’on le retrouve dans ses dérivés, comme Candela Obscura. Elles font du groupe une entité à part qui existe au-delà des personnages joueurs. En conséquence, non seulement le groupe s’améliore, mais il peut survivre à ceux-ci, survivant aux PJ dans le cas où ils viendraient à mourir.